Même si vous n'êtes pas férus de cirque et que, comme moi, vous êtes allergiques aux clowns, vous connaissez sûrement le numéro de l'auguste et du clown blanc. Le premier, avec son nez rouge, joue les impertinents et les bouffons. Il provoque incidents sur accidents, au grand dam du clown blanc. Ce dernier, lunaire, digne et élégant, tente d'imposer son autorité et de calmer le pitre facétieux. Bref, l'auguste épluche les oignons et c'est le clown blanc qui pleure.
Voilà-t-y pas que Frigide Barjot et son beau-frère Karl Zéro nous rejouent ce numéro ancestral ! La première devient la nouvelle icône des catho intégristes et de l'extrême droite (désolé pour le pléonasme, mais je veux être sûr de bien me faire comprendre même par ceux qui ne suivent pas l'actu), lance un appel au sang, tandis que le second demande à sa belle-soeur, dans une lettre ouverte et au micro d'Europe 1, de se calmer et de mettre fin aux dérapages.
Mais, c'est alors que mon esprit pragmatique prend le dessus : Monsieur Zéro n'a-t-il pas payé sa dernière facture de téléphone, ne se rend-il plus aux repas de famille dominicaux ? Pourquoi s'adresser ainsi publiquement à l'autre folle Madame Barjot, alors que les braises seraient certainement moins attisées s'il allait lui parler entre quat'z'yeux, plutôt que de l'humilier en lui faisant la morale devant tout le monde (ouh la vilaine) ?
Réponse (réfléchissez un peu par vous-même avant de la lire) : Karl veille à ce que les dérapages de sa belle-sœur ne viennent pas éclabousser sa propre image publique via le lien familial, peu importe que Virginie (c'est son vrai prénom) recouvre ou non la raison. Pire : on est en droit de se demander si tout ceci n'est pas un petit numéro mis au point par la famille Zéro-Barjot, celui de l'auguste et du clown blanc.