Subtile indignation

Les membres et sympathisants du FN sont unanimes pour dénoncer et se désolidariser des derniers propos révisionnistes de Jean-Marie Le Pen (qui a répété hier sur BFM que les chambres à gaz étaient « un détail de la Seconde Guerre mondiale »). Mais... écoutez bien ces soi-disant indignés : ils affirment que ces déclarations sont inacceptables, qu'elles ne reflètent pas les idées que le FN véhicule aujourd'hui, qu'elles parasitent le vrai message du parti... Vous remarquerez qu'aucun ne se dit choqué et attristé par le fait que ces propos puissent blesser les survivants des camps de la mort et leurs descendants. Même lorsqu'il s'agit de faire semblant de ne pas être antisémites et xénophobes, les représentants du FN ne parviennent pas à simuler convenablement, sans doute parce que les paroles de Le Pen père ne les touchent pas aux tripes... mais seulement à leurs ambitions politiques.
Pire : Nicolas Bay, secrétaire général du FN, explique sur Europe 1 ce matin qu'il est en désaccord avec les propos de Le Pen, mais que si ce dernier maintient sa candidature aux régionales... il le soutiendra ! Car on peut avoir de l'admiration pour le parcours politique de cet homme et même de l'affection pour lui (dixit) !
Indignation modérée, donc. Très modérée.

Cabu, tu nous manques !