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avertissementCe blog n'est pas un site pornographique. Cependant, il est composé de textes rédigés par un adulte qui ne s'auto-censure pas, et dans lesquels il peut être question de sexualité. For adults only. Sólo para adultos. 為成年人. Nur für erwachsene. Vuxna endast. Voksne bare. Alleen voor volwassenen. Solo per adulti. 大人のみ. только для взрослых. للكبار فقط

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Grâce à de savants calculs et à un sens de l'observation hors du commun, je peux affirmer qu'il y a curieux en train de parcourir ce weblog.

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Pour Les Archéologues

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Liens Inutiles Mais Fort Intéressants

30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 15:15

Il aurait été bien inutile à Eros d’instaurer une politique de natalité et d’inventer les allocations familiales pour inciter Ouranos et Gaia à faire des bébés. En effet, le jeune Amour possédait un moyen nettement plus persuasif : un arc infaillible et des flèches magiques. Celles-ci, taillées dans l’écorce du richeria grandis, ce « bois bandé » qui poussait spontanément dans le carquois d’Eros, avaient pour particularité de ne pas blesser les cibles vivantes, mais, au contraire, de s’évaporer instantanément après avoir procuré une grande excitation sexuelle et de puissantes érections aux mâles, et un insatiable appétit sexuel aux femelles.

Sans la moindre hésitation, Eros visa de ses flèches son frère et sa sœur. Aussitôt, le Ciel enveloppa la Terre et la fertilisa. Ouranos s’éclaircit alors ; de noir qu’il était à l’origine, il se couvrit de teintes magnifiques allant du bleu azur jusqu’au rouge sang. Quant à Gaia, elle perdit sa forme féminine pour s’arrondir et vit la lave qui la recouvrait céder la place à des terres ocres et vertes et à des mers limpides.

Les premiers enfants qui naquirent de ces amours incestueuses furent des triplés : Argès, la foudre, Brontès, le tonnerre et Stéropès, l’éclair. Chacun de ces géants arborait un seul œil, tout rond, au milieu du front, c’est pourquoi leurs parents les surnommèrent « Cyclopes ». Mais, leur père se sentit très vite mal à l’aise par les trois yeux braqués sur lui ; Ouranos se mit à craindre la puissance de ses trois garçons. Faire des enfants, d’accord, mais mettre au monde des prétendants au trône prêts à vous renverser, pas question ! Ainsi, il les renvoya dans les jupons de leur mère, ou plutôt, pour être exact, il les enferma dans l’endroit le plus bas du monde souterrain, dans les entrailles de Gaia appelées « Tartare ».

Vint ensuite une autre fournée de trois triplés : Briarée, Cottos et Gyès. Leurs parents furent surpris en découvrant que chacun d’eux possédait cinquante têtes cracheuses de feu et cent bras, d’où leur surnom, « Hécatonchires ». Ouranos, peu doué pour le calcul mental, inventa rapidement la machine à calculer et comptabilisa cent cinquante têtes et trois cent bras, en tout, susceptibles de se retourner contre lui. Il ne tarda pas à envoyer ses trois nouveaux fils rejoindre les trois premiers dans le Tartare.

Enfin, un beau jour, Gaia se retrouva de nouveau enceinte. Désormais méfiant, Ouranos pratiqua une échographie archaïque qui révéla que la Terre s’apprêtait à mettre au monde au moins une douzaine d’enfants, certes d’une constitution irréprochable, contrairement à leurs prédécesseurs, mais d’une force inégalée comme en témoignaient les douloureux coups de pieds qu’ils infligeaient au ventre de leur mère. Celle-ci décida qu’elle nommerait ses fils « Titans » et ses filles « Titanides ». Mais l’heure du baptême était encore loin : craignant, le cas échéant, de ne pas avoir toute la puissance nécessaire pour les enfermer dans le Tartare, Ouranos pénétra violemment Gaia et décida de ne plus bouger afin d’empêcher les enfants de sortir du ventre de leur mère.

Cette dernière laissa éclater sa rage. Elle demanda de l’aide à Eros : « C’est toi qui m’as mise dans cette situation : tu voulais des neveux et nièces pour peupler ton petit monde et exercer tes charmes et tes flèches. Si tu veux atteindre ton but, débrouille-toi pour qu’Ouranos se retire afin que je puisse délivrer mes enfants. » Observant le fessier du Ciel, Eros eut aussitôt une idée : « Je vais moi aussi le pénétrer pour lui montrer ce que ça fait et le menacerai de ne plus ressortir tant que lui-même ne se retirera pas de Gaia. » Sans sommation ni préliminaires, Eros enfonça alors sa petite verge entre les fesses de son frère, forçant les muscles qui maintenaient fermé le petit œillet de chair. « Qu’en dis-tu, cher frère ? Je ne m’enlèverai de là que lorsque tu laisseras notre sœur tranquille. – Libre à toi, répondit Ouranos, ça ne me dérange pas. » En effet, le volume modeste du sexe d’Eros, comparé à l’échelle du Ciel, ne pouvait infliger grand mal à ce dernier. Au contraire, l’agréable petit picotement qu’éprouvait le père indigne l’excita davantage et sa verge s’enfla encore un peu plus, obstruant totalement la seule sortie possible pour les Titans et les Titanides.

Mais, Gaia n’avait pas dit son dernier mot. « Puisqu’il en est ainsi, il faut trancher dans le vif, décida-t-elle. » Elle fabriqua en son ceint une faucille aiguisée qu’elle remit à l’un de ses fils, Cronos. « Va, coupe le pénis de ton père afin qu’il se détache de moi, lui ordonna-t-elle, et je te promets que tu règneras sur le monde. » Cronos ne se fit pas prier, tant les Titans étaient d’une nature belliqueuse. De l’intérieur du ventre de sa mère, il s’approcha du phallus et leva son arme. C’est alors, qu’il s’arrêta dans son geste, surpris de voir le membre paternel se retirer, libérant Titans et Titanides, heureux de leur naissance tant attendue. Ouranos s’était retiré de Gaia, sans en avoir l’intention, durant un lourd sommeil qui se prolongeait tandis que Cronos s’approchait de lui pour mieux l’observer.

Le fils demeurait béat d’admiration devant la grandeur, la puissance et la beauté de son père. Il ne résista pas à l’envie de toucher ces attributs virils qu’il avait failli massacrer quelques instants auparavant. Toujours profondément assoupi, Ouranos ouvrait nonchalamment ses cuisses, offrant de volumineux testicules à la main de Cronos qui en palpait les contours avec étonnement, tandis que de l’autre il maintenait fermement sa faucille coupante. « J’espère un jour être aussi viril et puissant que mon père, songea-t-il, afin de régner à sa place. » Impressionné également par la queue longue et charnue qui reposait sur le ventre d’Ouranos, Cronos la saisit et l’agita frénétiquement, poussé par l’irrésistible curiosité de voir fonctionner l’instrument de sa conception. Celui-ci s’enfla, se couvrit de veines rougeoyantes semblables à des éclairs d’orage, frémissait entre les doigts du jeune Titan. Alors que rien ne pouvait plus empêcher l’éjaculation céleste, Ouranos ouvrit les yeux, Cronos prit peur à l’idée que la puissance paternelle le jette dans le Tartare, l’empêchant à tout jamais d’accéder à la domination du monde. Le fils abattit alors sa faucille pour s’assurer l’impuissance et la déchéance du père qu’il pourrait ainsi remplacer avant l’heure. Au même instant où Ouranos libérait un premier jet de nectar fertile, la lame trancha en une fois le membre et les bourses que Cronos serrait dans ses doigts nerveux. Un flot de sperme mêlé de sang s’écoula sur la Terre, tandis que le Ciel grondait de douleur. Le Titan rejeta les attributs virils de son père dans une mer terrestre qui se mit à bouillonner : une jeune fille de toute beauté en sortit. Cronos la nomma Aphrodite Philommeidès, c’est-à-dire « celle qui est sortie des testicules et de l’écume » et la désigna comme déesse de l’amour, de la germination, des plaisirs et de la beauté.

Eros n’apprécia guère qu’à peine couronné Cronos imposa à l’amour une déesse non désirée. Il se promit de tout faire pour renverser le nouvel ordre qui naissait sur le malheur d’un Ciel affaibli réduit à l’opprobre. C’est sans conviction qu’il célébra, aux côtés d’Aphrodite, le mariage de Cronos qui s’était déjà choisi une reine parmi ses sœurs, Rhéa.

Quant à Gaia, elle n’avait plus d’autre choix que de s’adonner à la parthénogenèse. Le résultat fut moins grandiose que la progéniture d’Ouranos qu’elle avait conçue d’Ouranos : un peu d’acide ribonucléique, quelques cyanobactéries, des procaryotes et eucaryotes. « Bof, on verra bien, pensait Gaia, laissons-leur le temps d’évoluer, on ne sait jamais. – Oui, patience, songeait Eros avec ironie, attendons le moment idoine pour créer le monde à MA façon. »

The_Mutiliation_of_Uranus_by_Saturn.jpg

A suivre...

Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

L'illustration utilisée pour cet article est un détail d'une fresque de Giorgio Vasari qui se situe au Palazzo Vecchio de Florence, en Italie (XVIème siècle).

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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 17:37

Au commencement, rien. Quand ? Depuis quand ? Impossible de répondre à ces questions peu pertinentes, puisqu’il n’y avait rien, je vous dis : le temps même n’existait pas. En fait, ce rien était tel que tout existait, partout et simultanément avec rien. Or, 1 – 1 = 0. Pour vous faire une petite idée du Chaos, car c’est ainsi que l’on nomme cette soupe de particules élémentaires énergétiques, ce grand vide bordélique, imaginez les connexions synaptiques d’une vache creutzfeld-jakobienne observant un train immobilisé par la grève. Vous y êtes ?

Et puis, un jour, allez savoir pourquoi, c’était il y a environ 15 milliards d’années, cet équilibre déséquilibré fut rompu, électrons, photons et quarks cessèrent de s’annihiler. C’était le Big Bang. Trois minutes plus tard, précisément, a lieu la nucléosynthèse primordiale : des nucléons se combinent entre eux pour former des noyaux atomiques. Durant les 380000 ans qui suivent, apparaissent Gaia, la Terre, Ouranos, le Ciel, et notre héros, Eros, l’Amour.

Au départ, Gaia n’était encore que de la matière en fusion s’harmonisant en une silhouette humanoïde féminine aux hanches de pouliche propices à l’enfantement. Ouranos, lui, présentait un corps plus noir qu’un aveugle de naissance pourrait l’imaginer, un corps aux contours puissants et virils. Quant à Eros, il ignorait alors qu’il servirait un jour de modèle à la création des hommes dans tout ce qu’ils auraient de masculinité et de beauté.

eros.jpgSi Eros avait été un homme avant l’heure, on aurait vu en lui un garçon de seize ans, à la peau lisse dépourvue d’acné juvénile à faire pleurer le plus stoïque des dermatologues, aux membres souples agrémentés de petits muscles longs et nerveux, au ventre étroit ouvert d’un petit nombril, souvenir fossile du lien que l’Amour entretiendrait à tout jamais avec le Chaos, un ventre conduisant infailliblement le regard vers des attributs qui permettraient au jeune divin de faire lui-même l’expérience du sentiment qu’il inspirera à autrui : par-dessus deux minuscules olives, enfermées précieusement dans un sac de peau fragile, reposait un petit gland à demi décalotté qui prolongeait un appendice ni plus long ni plus épais qu’un pouce. Cependant, ce modeste membre, libre de vêtements qui n’avaient pas encore été inventés, se redressait souvent, doublant au moins son volume, s’enfonçant dans une discrète toison blonde dans laquelle Eros laissait courir ses doigts caressants. Quelle était la raison de cette manifestation ? Le secret devait résider dans ce mignon sourire en V qu’arborait le jeune homme primordial sur son visage poupon encadré d’une blondeur bouclée, ou bien dans ce regard rieur, liquide et bleu. Enfin, ce portrait demeurerait incomplet si l’on ne précisait que des rémiges scapulaires prolongeaient les omoplates d’Eros, se déployant en gigantesques membres aquilins recouverts de plumes blanches et duveteuses lui assurant la capacité de voler. Bref, il avait des ailes, ce con.

Eros naquit ainsi, sans passer par les âges bêtes de l’enfance qui feraient un jour le bonheur des psychanalystes. Il jouissait déjà à sa naissance d’une intelligence mature, savait qui il était et d’où il venait. Ce qu’il ignorait résidait dans le pourquoi de son existence. Pourquoi le Chaos lui avait-il cédé sa place ? Dans quel but ? Pour servir le dessein de qui ? Gaia et Ouranos partageaient les mêmes interrogations et attendaient patiemment de trouver des réponses qui mettraient un terme à leur attente. Eros connaissait sa capacité à aimer autrui et à lui insuffler le sentiment d’amour. Seul obstacle à sa vocation : l’inexistence d’autrui. Il y avait bien son frère Ouranos et sa sœur Gaia, mais enfin, le nombre des possibles restait figé.

Toutefois, attiré par son frère par un penchant bien naturel, ses ailes lui permettant de caresser et d’explorer le Ciel ténébreux, Eros décida un jour de vérifier si le céleste membre masculin pouvait libérer un nectar, tout comme le sien. Après avoir décrit des circonvolutions contre son frère obscur, il s’approcha de la gigantesque verge noire qu’il enserra de ses doigts agiles et blancs. Parcourant les reliefs du gland de sa petite langue fébrile, il découvrit un méat sombre et profond dans lequel il tenta d’introduire avec insistance le bout de sa langue. Ouranos tonna de plaisir voluptueux, il se couvrit de millions d’étoiles et, ne résistant plus à la détermination avec laquelle son frère jouait de ses lèvres sur son membre tendu à l’extrême, il libéra une blanche écume qui arrosa la petite moue d’Eros et tomba en pluie sur Gaia. Aussitôt, là où le sperme pluvieux se répandit, la lave en fusion de la Terre laissa place à une croûte bien ferme et d’aspect fertile. Une idée téméraire jaillit alors dans l’esprit d’Eros : que se passerait-il si Gaia et Ouranos s’associaient pour enfanter ?

A suivre...

Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

L'illustration utilisée pour cet article est © David Vance.

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