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avertissementCe blog n'est pas un site pornographique. Cependant, il est composé de textes rédigés par un adulte qui ne s'auto-censure pas, et dans lesquels il peut être question de sexualité. For adults only. Sólo para adultos. 為成年人. Nur für erwachsene. Vuxna endast. Voksne bare. Alleen voor volwassenen. Solo per adulti. 大人のみ. только для взрослых. للكبار فقط

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Grâce à de savants calculs et à un sens de l'observation hors du commun, je peux affirmer qu'il y a curieux en train de parcourir ce weblog.

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 08:03

lire la partie 2

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C’était David, le jardinier. Il venait chaque vendredi. On était mardi. Jérémy vint au-devant de lui.

– Bonjour David ! Quel bon vent vous amène ? Vous avez cru qu'on était vendredi ?

– Non, non, je sais bien que ce n’est pas le jour. Mais j’ai reçu un mail de l’arroseur automatique. Il a fait sauter un fusible, faut que je le change.

– Vous avez fait tout ce trajet pour ça ? Vous auriez dû m’appeler, j’aurais pu m’en occuper.

– C’est que je ne voulais pas vous déranger, vous êtes malade, il faut vous reposer.

– Malade ? Moi ? s’étonna Jérémy.

– J’ai croisé M. Wesson, hier, en ville, c’est lui qui me l’a dit. Et aussi que vous partiez demain en convalescence, pour quelques temps, dans une maison de repos, expliqua David en avançant avec le jeune homme vers la maison.

– Jay vous a dit ça ? Vous avez mal compris ! Ou vous confondez avec quelqu’un d’autre.

– C’est possible, admit le jardinier, sceptique, je suppose qu’à mon âge on commence à devenir un peu sénile.

– Mais, non ! Vous êtes en pleine forme ! Moi aussi, il m’arrive de comprendre des choses de travers.

– Remarquez, je trouvais ça bizarre, aussi, de partir dans une maison de convalescence, quand on a à sa disposition une superbe propriété à quatre millions, et qu’on peut très bien faire venir des infirmières à domicile.

– Quatre ? Vous êtes loin du compte ! l’interrompit Jérémy en riant.

– Pardon ?

– La maison... elle nous a coûté six millions, pas quatre !

– Bah ! Mme Henri, de l’agence immobilière, alors que je m’occupais de ses massifs, m’a dit, comme ça, dans la conversation, que vous aviez acheté tout ça quatre millions.

– Vous vous êtes encore trompé ! conclut Jérémy en soupirant.

– Alors, là, non, je suis sûr de moi ! Je me souviens parfaitement que Mme Henri m’a dit qu’elle n’aurait pas pu vendre cette maison plus de quatre millions, frais de notaire inclus ! Et c’est bien la somme que lui a fait virer M. Wesson !

Jérémy se dit qu’il était inutile d’insister, laissa David aller s’occuper du fusible, et revint à ses pensées : devait-il parler à Jay du coup de téléphone de Lucas ? Il n’en avait absolument pas envie, en raison d’une crainte superstitieuse. Il avait le sentiment que parler de la présence de Lucas en ville attirerait celui-ci jusqu’à la maison, comme par enchantement. Il choisit donc de se taire, mais l’idée de mentir à Jay, même par omission, lui pesait sur l’estomac.

La journée passa ainsi, en pensées inquiètes et en menus travaux domestiques, puis Jay rentra alors que Jérémy finissait de préparer le dîner.

– Ta salade est délicieuse, mon chaton, le complimenta Jay. C’est du gingembre que tu as mis dans la vinaigrette ?

– Oui. Je suis content que ça te plaise.

– Après le repas, tu viendras m’aider à la cave, pour étiqueter les bonnes bouteilles que j’ai achetées ?

– Les étiqueter ?

– Oui, je veux poser une RFID sur chaque bouteille, afin d’être tenu au courant de la moindre variation de température.

– Mouais, je ne trouve pas ça très utile. J’irai plutôt marcher un peu pendant que tu feras ça.

– Non ! insista Jay, ça ira plus vite à deux ! Tu vas venir m’aider à la cave.

– A propos de cave, dit Jérémy, comme pour changer de conversation, David, le jardinier, y est descendu pour changer un fusible.

– Aujourd’hui ? Mais, il vient le vendredi !

– Il est venu exprès pour ça. Il ne voulait pas me déranger, parce qu’il savait que j’étais malade.

– Comment ça ?

– C’est toi qui lui aurais dit que j’allais partir quelques temps en maison de repos.

– N’importe quoi ! Il devient sénile, le pauvre vieux !

– Faut croire. Apparemment, il connaît même mieux que toi la somme que tu as versé pour l’achat de la maison : il m’a soutenu que c’était quatre millions !

– N’importe quoi… répéta Jay, pensif.

– Bon, on descend à la cave, alors ? proposa Jérémy, résigné.

– Non ! Pas ce soir, je n’en ai plus envie, répondit Jay d’un ton contrarié, en se levant de table pour aller s’enfermer dans son bureau.

Cette nuit-là, le sommeil de Jérémy fut des plus agités. Il rêva du jardinier, qui lui faisait une scène de jalousie : « Vous ne connaissez rien de Jay ! L’épouser était irréfléchi, irresponsable ! » Puis, il s’aperçut que le jardinier était en fait Lucas, lui expliquant : « Quatre millions, c’est six millions moins deux. Deux millions, c’est la part de Jay. » Qu’est-ce que ça signifiait ? « Connard de jardinier ! vociféra Jay en sortant de table, tu es malade, Jérémy, et tu vas aller en convalescence à la cave, que ça te plaise ou non ! » Soudain, Jérémy se retrouva devant une vieille porte de cave, rongée par les vers. Il tenait une clef aussi grande que sa main, la clef de la seule pièce du château dans laquelle son mari lui avait interdit de pénétrer. Terrifié de sa propre désobéissance, mais ne pouvant faire autrement, Jérémy tourna la clef dans la serrure. Aussitôt, un flot de sang jaillit par l’orifice de la porte.

Jérémy se réveilla brusquement. Le soleil était levé. Jay était parti sans bruit. Impressionné par ses rêves de la nuit, une idée désagréable s’imposa à lui : six mois plus tôt, il ne connaissait pas Jay, et ils étaient désormais mariés. Que savait-il de son passé ? Peu de choses, de grandes lignes tracées par Jay, suffisamment banales pour décourager les questions. Une scolarité exemplaire, quelques récits de voyages aux Etats-Unis, des parents décédés, pas d’autre famille, des études brillantes dans une grande école de commerce, quelques auteurs et films favoris…

Le bonheur offert par sa fortune récente n’était-il pas monté à la tête de Jérémy, au point de le rendre imprudent, en lui faisant épouser un homme dont il ne savait rien ? Il aimait Jay. Oui, il l’aimait. Mais pas au point de jouer à l’autruche. Il fallait prendre une décision : soit il allait passer sa journée à fouiner dans les affaires de son mari, pour y découvrir ses secrets, s’il en avait, soit il prenait sa voiture et partait se promener en ville pour se changer les idées. Il n’hésita pas à opter pour la seconde solution : cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas vu des gens, qu’il restait enfermé dans la propriété, il avait besoin de respirer.

En tournant la clef de contact, il sut immédiatement que quelque chose n’allait pas. La voiture toussa, hoqueta. Puis, il ne se passa plus rien. Par acquis de conscience, il ouvrit le capot, mais sa méconnaissance de la mécanique ne lui laissait pas grand espoir. Si une pièce avait lâché, pourquoi ne lui avait-elle pas envoyé un e-mail ou un SMS ? Il retourna dans la maison.

– Allô, Jay ? Bonjour mon chéri.

– Bonjour mon chaton.

– Figure-toi que ma voiture ne démarre plus.

– Hein ? Comment le sais-tu ? Je veux dire… tu voulais venir en ville, aujourd’hui ?

– Bah, oui, mais mon projet tombe à l’eau. J’appelle un dépanneur ?

– Non ! Ecoute, ne le prends pas mal, mais tu vas te ridiculiser : ce n’est peut-être rien du tout, je regarderai en rentrant ce soir, d’accord ? Ca ne te dérange pas de rester à la maison, n'est-ce pas ?

– Non, non, je vais m’occuper…

En disant ces mots, Jérémy savait déjà parfaitement en quoi allait consister sa principale occupation de la journée.

A suivre…

lire la partie 4

 

Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

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commentaires

P
<br /> Génial ton histoire je suis accroc !<br /> <br /> <br /> Et je vois que tu as suivi mon conseil de te lancer...sur la bannière !<br />
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J
<br /> <br /> J'en suis très heureux !<br /> <br /> <br /> Ma bannière, c'est une première étape. La deuxième sera d'écrire à des rédactions de magazines pour leur proposer mes services. Je me verrais bien bosser à Têtu et/ou à Fluide Glacial, le rêve !<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Ohoh! Serait-ce une vaste manipulation? En même temps avec un comportement aussi suspect! Franchement, un garçon qui cherche à tout étiquetter... est-ce que ça ne serait pas un petit signe<br /> d'affection psychiatrique? ^^<br />
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J
<br /> <br /> Oui, mais Jay vit mieux dans son époque (celle de l’Internet des Objets) que Jérémy, que tout cela rend nerveux...<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Salut,<br /> <br /> <br /> C'est un scènario digne d'un film d'Hitchcock<br />
Répondre
J
<br /> <br /> Je prends ça comme un sacré compliment, d'autant plus que j'adore les films du Maître du suspens !<br /> <br /> <br /> <br />