Lorsque le Journal Télévisé du service public consacre 30 minutes à un tournage de téléréalité qui tourne mal contre 5 minutes pour « le reste de l’actualité », a-t-on le droit de se demander où est la frontière entre information et sensationnalisme sans passer pour un rabat-tristesse sans cœur ?
Un crash d'hélico lors du tournage d'une émission pour TF1 et tout le reste devient secondaire : les dernières horreurs commises par Daesh, l'enquête sur l'assassinat de Nemtsov qui semblerait faire un lien avec le soutien de la victime à Charlie Hebdo, le Parlement européen suspectant le FN d'irrégularités financières, l'explosion du nombre de migrants clandestins en Europe, l'examen de la nouvelle loi sur la fin de vie en France, les renforts de l’OTAN qui débarquent dans les pays baltes susceptibles d’être les prochaines cibles de Moscou, le procès de Bouygues pour l'emploi illicite de salariés sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville...
Soudain, la mort accidentelle de sportifs partis en Argentine arrondir leurs fins de mois en tournant de la télé-poubelle émeut davantage que les victimes massacrées par l'Etat Islamique. Ou, plutôt, les grands médias nous martèlent que c’est ce fait divers (tragique, j’en conviens) qui doit nous préoccuper avant tout le reste. Allez comprendre...