Hier, j'ai regardé Métronome, la série documentaire de Lorant Deutsch, adaptée de son livre. C'est atterrant. On m'atterre. C'est bien simple, je suis atterré !
Manifestement fervent catholique, le comédien a choisi de faire l'apologie du Catholicisme (et, dans une moindre mesure, de la monarchie), usant et abusant du vocabulaire mélioratif pour désigner ce en quoi il croit, et du vocabulaire péjoratif pour se référer aux Gaulois, aux Romains et à la Révolution Française. De plus, il évoque les miracles prétendument accomplis par les saints et les saintes, sans s’embarrasser du conditionnel ou de tournures prudentes : il en parle comme de faits historiques avérés !!
Par ailleurs, l'Histoire de France est caricaturée de façon grotesque, ainsi que les costumes : il faut voir les Vikings et les Gaulois, qui semblent tout droit sortis d'un album d'Astérix ! On serait plié en quatre s’il s’agissait d’une parodie, mais ça se veut un documentaire sérieux, si, si ! Donc, Deutsch passe sous silence les faits incompatibles avec son idéologie, insiste sur les bienfaits de la royauté, et se félicite de l’évangélisation de ces barbares arriérés qui croyaient en Toutatis ou en Jupiter, les sots !
Enfin, l’ensemble de la reconstitution (un bien grand mot pour ce ramassis de clichés) est couvert d’un voile de pudibonderie qui, lui aussi, déforme la réalité historique. Ainsi, les statues antiques ne sont jamais filmées en dessous de la ceintures (ou alors, de très loin). Quant aux Parisis et aux Romains qui se prélassent dans les thermes de Cluny, ils portent tous des serviettes éponges (d’un blanc immaculé, on croirait une pub de lessive) autour de la taille ! C’est limite si on n’a pas dissimulé les tétons des acteurs sous une couche de fond teint, comme ça se faisait dans les séries américaines des années 50-60…
Bref, ce n'est pas l'histoire de Paris que Lorant Deutsch nous présente, mais un discours prosélyte chrétien indigne de la chaîne du savoir (France 5)... Et tout cela sans citer une seule fois ses sources, on ignore à quels « historiens » (ou hommes d’Eglise) l’acteur se réfère ! Comment la télévision de service public a-t-elle pu cautionner et financer un tel projet ? Et les téléspectateurs de s’extasier devant « l’intelligence d’une émission que l’on peut montrer aux enfants à heure de grande écoute » (voir les commentaires ici et là sur le web, si vous ne me croyez pas).
Tiens ! je m’énerve, et du coup je perds mon sens de l’humour, moi.