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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 16:36

« Vous avez lu Jane Eyre de Charlotte Brontë, vraiment ? » insiste le littéraire du jury, avec un sourire dubitatif. Il essaie de me coincer, en me posant des questions de plus en plus précises. Il n’en revient pas, il ne doit pas avoir l’habitude de rencontrer des élèves de 3è qui lisent des pavés de la littérature anglaise sans y avoir été contraints. Ne lui en déplaise, ce livre est et restera l’un de mes romans préférés.

– Vous cuisinez ? m’interroge un autre membre.

– Oui, régulièrement, j’aime ça, mens-je effrontément.

– Vous savez faire quoi ?

Je lui déballe un menu qui ferait saliver un ascète. A nouveau ce sourire « Ne me prends pas pour un imbécile, petit con. » Il me cuisine à son tour, me demandant de lui détailler la préparation d’un plat que j’ai cité. Cela ne me pose aucun problème : avant de venir à cet entretien, j’ai appris par cœur plusieurs recettes et termes techniques. Dans de nombreux domaines, la théorie m’a souvent permis de compenser mon manque de pratique. Je peux disposer, ils me félicitent (je ne comprends pas vraiment de quoi) et me disent qu’ils auront plaisir à me retrouver l’an prochain, si je ne change pas d’avis.

Plutôt facile, cette entrevue pour intégrer la section hôtellerie du lycée professionnel. Plutôt sympa, les profs. Pourquoi irais-je m’embêter en seconde générale, alors qu’ici j’apprendrai immédiatement un métier et me rapprocherai bien plus vite du moment où je gagnerai ma vie et pourrai fuir ma mère ? Prof de français ? Quelle bonne blague ! Je ne l’avais jamais envisagé sérieusement, allons ! La grammaire, les bouquins... Merci bien ! Tandis que la cuisine a toujours été mon truc, évidemment. Je n’ai jamais fait cuire un œuf, mais je sais que ça me plaît. Bon, et puis, admettons que je ne sois pas passionné par la cuisine. C’est un métier comme un autre, et j’apprendrai à l’aimer.

Et, en hôtellerie, je serai avec Damien.

Nous étions en slips, pour prendre mutuellement nos mensurations avec un mètre de couturier, dans le seul but de crâner, quand Damien lança cette idée, sur un ton cajolant : « Ce serait trop cool, si tu venais avec moi pour faire hôtellerie. Ensuite, nous pourrions ouvrir ensemble notre restaurant ! » A mes yeux, c’était ni plus ni moins le mariage qu’il me proposait. Notre restaurant constituerait la garantie de ne pas être séparés de sitôt. Moi en slip, les mains de Damien enserrant ma taille avec le mètre, comment aurais-je trouver la force de rejeter cette idée ? Le soir même, j’annonçai à mes parents ma décision de renoncer au lycée général pour accomplir mon rêve : devenir un grand cuisinier.

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Mon père accueillit la nouvelle avec satisfaction. Il avait commencé à travailler à l’âge de 14 ans, à la mort de son père, et il comprenait mal que je veuille perdre du temps à « user mes fonds de culotte sur les bancs de l’école », pour obtenir un bac qui ne me donnerait pas un métier. J’étais content de faire plaisir à mon père. C’était peut-être l’une des dernières fois que j’en avais l’occasion. Il avait de nouveau un cancer. Cette fois, on allait lui enlever les trois quarts d’un poumon.

L’hôpital où il se trouvait était bien plus affreux que le précédent. C’était un officieux mouroir spécialisé dans les maladies liées au tabagisme et aux autres intoxications par inhalation. L’odeur y était insupportable, ça sentait les abats périmés. Les râles de souffrance évoquaient des gouffres glaireux. Devant le hall, les indécrottables qui tiraient sur leur clope par leur fausse bouche béante creusée par trachéotomie, me faisaient faire des cauchemars chaque nuit. Plutôt que de faire des annonces édulcorées du type « fumer tue », on devrait diffuser à heure de grande écoute, des films tournés de ces coulisses de la cigarette. Mais il y manquerait l’odeur s’imprégnant sur les vêtements du visiteur. Non, fumer ne tue pas. Fumer torture, avilit, fait souffrir les familles des inconscients drogués par les substances chimiques que les grands fabricants de cigarettes ajoutent au tabac.

C’est à cette époque que j’ai avalé mes premiers anxiolytiques. Il y en avait en quantité suffisante dans la pharmacie pour que ma mère ne s’aperçoive pas des quelques quarts que je subtilisais de temps à autre. Comment m’était venue cette idée ? Comment avais-je compris que ça ferait baisser la pression que je ressentais ? Je ne m’en souviens plus, mais je ne connaissais pas d’autre moyen pour tenter d’oublier l’attirance que je ressentais pour Damien, l’influence que ma mère continuait d’exercer sur moi et l’hôpital infernal dans lequel on allait scier les côtes de mon père. Tout devient très flou dans mon esprit. Effet du Lexomil.

La mallette d’ustensiles de cuisine coûte cher, ainsi que le costume de serveur et la panoplie du cuisinier. C’est l’argent des vacances qui sert à l’achat. De toute manière mon père est opéré en juillet. L’opération se passe bien. Comme après celle du rein, bonne nouvelle : pas de métastase. Mais les médecins expliquent à ma mère que les chances de mon père sont faibles, car l’association du cancer rein-poumon est bien connue et n’offre pas d’espérance de vie de plus de trois ans au-delà de la seconde opération. Mon père arrête de fumer, il ignore que son cas est désespéré, ma mère m’ayant une fois de plus fait jurer le secret. C’est sans doute ce brutal passage de trois paquets et demi de gauloises à rien du tout qui fera de mon père un miraculé, lui faisant dépasser largement le stade des trois ans de survie annoncés.

Si le plaisir rend fou, Damien fut à deux doigts, cet été-là, de me faire perdre la raison. Nous avions découvert un nouveau jeu, puéril, qui nous faisait bien rire. Il s’agissait de tenter de soumettre l’autre, en lui tordant le bras, en le chatouillant, ou encore en lui attrapant les bourses d’une main ferme. Le « dominateur » ordonnait alors à « sa victime » d’aboyer. Jamais l’un ne cédait à l’autre, la prise de catch ou la poigne de fer cessait avant que ne retentisse le moindre aboiement : c’était drôle de tenter d’humilier l’autre, mais nous n’avions aucun désir d’aller jusqu’au bout. En tous les cas, pas moi.

Puis, un jour où nous bavardions dans la chambre de Damien, lui assis en tailleur sur le sol, et moi allongé sur son lit, mon ami me demande de fermer les yeux : « Je veux t’offrir un petit cadeau, tu ouvriras les yeux quand je te le dirai. » Je le sentis saisir ma main gauche et enrouler quelque chose autour de mon poignet.

– Qu’est-ce que tu fais ?

– Attends, garde les yeux fermés.

Lorsqu’il enroule (une corde ?!) autour de mon poignet droit, j’ouvre les yeux et constate qu’il finit d’attacher mes mains aux barreaux de son lit !


Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 10:46

Etait-il possible de se réveiller à ce point excité ? L’érection de mon pénis devenait un supplice comme si j’étais resté ainsi toute la nuit. Mais... c’était le cas, réalisai-je soudain en prenant mes repères et en réalisant que j’étais dans le lit de Damien. Je m’étais mis totalement nu, et le contact sur ma peau de ses draps imprégnés de son odeur me rendait fou. Je m’y frottais, en pensant que lui-même s’y était enveloppé et s’y envelopperait le soir-même. Comme je l’ai raconté précédemment (voir Chapitre V), j’ignorais tout de l’art de la masturbation, j’aimais me caresser, mais les seules éjaculations dont je profitais se produisaient dans mon sommeil. Je ne pouvais donc que constater, ce matin-là, la dureté de mon engin, collé inexorablement à mon ventre, en me demandant comment j’allais pouvoir me montrer à mon beau mitron sans qu’il ne s’aperçoive de mon émoi. J’étais dans sa chambre, tandis que, lui, dormait dans le canapé-lit du salon. Pour le rejoindre, une seule solution : bien serrer tout ça dans la ceinture de mon jean.

Je passais la tête par la porte :

- Tu es réveillé ? demandai-je timidement malgré l’évidence de la chose

- Oui, tu vois, je regarde la télé, y a des dessins animés. Viens, c’est Batman, m’invita-il en soulevant la couverture.

Il ne portait qu’un caleçon et la façon dont il était à demi allongé, calé contre les oreillers, mettait en évidence des abdominaux impressionnants qui me faisaient ressentir encore plus douloureusement l’étroitesse de mon jean. Je m’apprêtais à me glisser près de lui, lorsque je surpris son regard étonné : « Bah ! Enlève ton pantalon, tu seras mieux ! » Je ne pouvais refuser sans avouer mon état qui semblait vouloir devenir permanent. Je commençai donc à déboutonner ma braguette, le plus lentement possible, en m’efforçant de songer à des choses désagréables, la prof d’anglais, le brevet à la fin de l’année, les révisions avec Damien, les révisions avec Damien en caleçon... Rien à faire. Je baissais mon jean, regardant mes pieds et priant intérieurement pour que mon ami soit déjà absorbé par les fantaisies du Joker.

Mais je n’eus pas besoin de relever beaucoup les yeux pour m’apercevoir qu’il regardait mon caleçon tendu par mon piquet. Il rit et me demanda pourquoi je bandais comme ça. Je lui répondis que j’avais rêvé toute la nuit d’une camarade de classe et que je n’arrivais pas à me débarrasser de ça. « Si tu veux, tu peux te branler dans mon lit si tu n’en mets pas partout. Ou alors, va faire ça aux chiottes. » Je m’empressais de refuser tout net, prétextant la gêne que je ressentais en sachant ses parents en dessous, au fournil et à la boutique.

Je ne dormais pas souvent chez lui, mais les quelques fois où ça arrivait, l’intimité où nous nous trouvions mettait complètement mes sens ainsi en alerte. J’avais l’impression d’en perdre la tête, jamais encore mes hormones ne m’avaient travaillé à ce point. Toute situation de contact plus ou moins rapproché avec Damien me causait un émoi qui aurait pu faire défaillir un garçon encore plus fragile que moi.

Au printemps, mon ami eut une fameuse idée : transformer le grenier, entrepôt à farine, qui n’était plus utilisé pour des raisons d’hygiène, en un loft que ses parents nous abandonneraient sans contrepartie. Son père trouva l’idée fantastique : de toute manière, il  devait faire nettoyer ce grenier, et il  trouvait là une main d’œuvre motivée et non syndiquée : « Le grenier est à vous, à la condition qu’on ne puisse plus y trouver le moindre instrument rouillé, que vous ne vous blessiez pas, et surtout que vous me débarrassiez de la moindre particule de farine ! » Le contrat nous semblait tout à notre avantage. Nous déchantâmes très vite en découvrant un grenier... tout blanc ! Damien m’expliqua qu’on aurait dû s’y attendre car son père lui avait raconté qu’autrefois on livrait la farine au boulanger, non dans des sacs comme aujourd’hui, mais en la déversant directement dans le grenier par une sorte de lucarne qui donnait sur le marché.

Je commençais à me dégonfler en imaginant l’ampleur du travail à fournir, lorsque Damien me dit :

- Tu vois, là, dans le coin, on mettra notre lit : mes parents vont racheter bientôt un canapé, ils nous donneront sans problème le canapé-lit du salon.

- Notre lit ? m’étonnai-je.

- Bah, oui, à moins que tu préfères qu’on dorme par terre ! Je n’avais pas songé que lorsque Damien et moi passerions nos week-end dans notre grenier, nous coucherions dans le même lit. Cette pensée me donna des ailes, jamais je n’avais balayé, essuyé, frotté, porté de tels poids avec une telle vigueur. Bien sûr, par moment, l’idée, fugitive comme une brise, que ce que je ressentais pour Damien était une manifestation homosexuelle, me traversait le crâne, mais je la repoussais hypocritement en me disant qu’il était mon meilleur ami et que tout ce que j’éprouvais pour lui n’était qu’une affection particulière et puissante.

Ces moments d’allégresse étaient régulièrement vaincus par de profonds abattements, comme lorsque Damien m’expliqua, alors que nous en étions à notre troisième jour de ménage, le code que l’on mettrait à la porte, ou plutôt à la trappe, lorsque l’un ne voudrait pas être dérangé par l’autre.

- Comment ça ? demandai-je naïvement.

- Ben, tu veux pas rester puceau toute ta vie, hein ? Notre loft, il va nous servir à y ramener des filles. Par exemple, si tu débarques alors que je ne suis pas seul, tu vas tout gâcher.

Je repris mon balayage en silence. Au bout de quelques minutes, je déclarai à Damien que tout ça me gonflait, qu’on n’aurait jamais fini et que je me voilais la face. Je parlais de l’aménagement du grenier. Je crois. Mon ami, stupéfait, me regarda partir : rarement avais-je manifesté l’envie de rentrer chez mes parents aussi prestement. Je ne sais pas combien de temps je passai à pleurer dans ma chambre. J’ignorais, ou plutôt je croyais ignorer, la raison de mes pleurs. Des pleurs qui ressurgissaient de plus en plus fréquemment à mesure que les mois passaient.

Quelques jours avant le brevet, nous fûmes invités à l’anniversaire de Sandrine, une camarade de classe qui organisait une fête dans le garage de ses parents. Comme toujours, dans ce genre de circonstance, j’étais assez mal à l’aise : je détestais danser, hormis les slows, me sentant embarrassé de mes bras qui me semblaient s’allonger de dix mètres à mesure que la musique incitait de plus en plus aux mouvements. Je n’étais pas jaloux de voir Damien danser avec des jolies filles : il me semblait encore aller de soi que seules deux personnes de sexes opposés pouvaient danser ensemble. En revanche, je ne pouvais observer les parties de son corps qui entraient en contact avec la demoiselle choisie, sans m’imaginer ce que celle-ci ressentait. Si j’avais pu savoir, dans c’est moments-là, que quelques heures plus tard, je serais physiquement plus proche de Damien qu’aucune de ces filles ne l’avait été tout au long de la soirée !

A cause des garçons, Flashdance, Reality ou encore Madonna s’enchaînèrent. Alors que les derniers invités s’en allaient, attendus pour la plupart par leurs parents, Damien et moi aidions Sandrine à ranger, puisque nous avions convenu de dormir chez elle après la fête. A une heure où il n’est plus possible de déterminer s’il est tard ou tôt, elle nous conduisit à une chambre d’amis, dans laquelle se trouvait un unique grand lit : « J’espère que ça ne vous dérange pas de dormir ensemble ? interrogea-t-elle, pour la forme. » Aucun de nous deux ne protesta. Enfin seuls, nous nous déshabillâmes et fûmes amusés de constater que nous portions un slip identique de la marque Athéna. Ce serait notre seul pyjama pour la nuit. Epuisé, je ne me vis pas m’endormir.

Je fis un rêve étrange : nous étions encore en plein rangement du garage de Sandrine, lorsque les immenses enceintes que j’essayais de débrancher me tombèrent dessus. J’étais étendu sur le dos, écrasé par le poids d’un de ces monstres qui continuait à déverser sa musique. Puis la musique devint respiration. Et je me réveillais. J’attendais que mes yeux s’habituassent à la semi-obscurité afin de comprendre comment il était possible qu’une enceinte soit réellement posée sur moi, car je ne rêvais plus ! Mes idées et ma vue s’éclaircissant, je constatai qu’en fait d’enceinte, c’était Damien qui était couché sur moi, profondément endormi. Nous étions ventre à ventre. Ou presque : ses cuisses enserraient une des miennes et ses cheveux me chatouillaient le menton.

Comme il était lourd ! Le sang me montait aux oreilles, si mon cœur n’avait pas été ainsi comprimé, il se serait sûrement décroché de ma poitrine tant il s’emballait. Croyant ainsi le faire se déplacer un peu afin que je puisse respirer, je remontai mon genou entre ses cuisses, l’obligeant dans son sommeil à les écarter. Ma queue, en durcissant, était sortie de mon slip et s’était coincée douloureusement contre ses abdominaux, et je finis par réaliser qu’il bandait aussi : je sentais son membre, comme une matraque, écrasé contre le haut de ma cuisse. Je devinais que son slip ne le contenait plus et que son gland, nu et brûlant, était appuyé sur le pli de mon aine.

Il dormait. J’aurais pu accomplir tout ce que je désirais depuis de longs mois. Je m’imaginais promener une main sur son dos et caresser ses fesses. Il n’en saurait jamais rien ! Mais je me l’interdis. Il se disait mon meilleur ami, et s’il dormait ainsi à poings fermés, c’est qu’il avait une totale confiance en moi. Comment aurais-je pu abuser de la situation et le regarder en face le lendemain ? Nous restâmes ainsi durant des heures ; la frustration et le poids de Damien avaient beau m’étouffer, je ne pouvais me résoudre à écourter ce pur moment d’extase qui ne se reproduirait peut-être jamais. Plus tard, lorsqu’au lycée je découvrirais l’histoire du supplice de Tantale, je me souviendrais immédiatement de cette aventure.

Le lendemain, j’étais d’humeur joyeuse : je me sentais terriblement fier de moi, capable de résister à mes plus fortes pulsions. Cette joie ne dura pas. Passé le brevet, que nous obtînmes de justesse pour n’avoir pas révisé sérieusement, il fallait décider une fois pour toutes de ce que nous allions faire l’année suivante. J’avais les résultats suffisants pour aller en classe de seconde générale, ce qui correspondait au parcours logique, puisque mon professeur de français, que j’avais depuis la 4è, m’avait déjà suggéré ma vocation : je voulais faire comme lui, à défaut de devenir dessinateur de B.D. et de dessins animés, rêve futile et sans consistance, comme me l’avait expliqué ma mère le jour où j’avais essayé de lui parler des studio Disney implantés en France...

Pour Damien, c’est une toute autre voie qu’il choisit : il opta pour un BEP-CAP hôtellerie, à quelques kilomètres de là, car il se voyait déjà comme un grand cuisinier de renom. Notre séparation semblait par conséquent inévitable. A moins que je ne concède à commettre une folie.

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Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:55

- On n’est pas dans la même classe, me confirma Damien, visiblement déçu.

- Oh ! répondit-je simplement, dépité.

- Mais non, j’déconne, on est ensemble !

C’était une bien agréable nouvelle pour commencer l’année. La même nouvelle était nettement moins favorable à mes résultats scolaires qui allaient se ressentir de mon attention en classe détournée par Damien. De la première place en français en classe de 4è, j’allais passer à la cinquième, avec le même professeur que l’an précédent. J’aimais toujours les travaux de rédactions, mais je m’appliquais un peu moins dans l’apprentissage des règles de grammaire et d’orthographe ; je préférais, sans commune mesure, passer tous mes loisirs en compagnie de Damien qui me faisait découvrir de nouveaux mondes, comme par exemple celui du tennis.

Il m’apprit à tenir une raquette, dans un club réservé aux nantis de notre ville. Très vite, je me passionnai pour ce sport. Etait-ce parce que Damien devait souvent se serrer contre moi, au début, pour maintenir mon bras et m’apprendre les mouvements adéquats ? Sûrement, car plus jamais à l’avenir le tennis ne me paraîtrait aussi stimulant.

Parmi les sujets de conversation favoris de Damien, les filles occupaient une place de choix.

- Alors, quand est-ce que tu vas sortir avec une fille ? me demandait-il souvent. Moi, ça fait déjà deux ans que j’ai embrassé une nana pour la première fois. Il est grand temps pour toi !

- Bah, tu sais bien que ça me fait flipper, je ne sais pas comment on embrasse. Et te fous pas de ma gueule !

- Non, je me moque pas, tu sais, moi au début, je me suis planté : je bavais, nos dents se sont cognées, c’était nul. Ca s’apprend sur le terrain, ça vient avec l’expérience.

Le jour où je rencontrai la fille qui allait me permettre de prouver à Damien, et surtout à moi-même, que j’étais « normal », j’étais loin de songer à cela. Toute ma pensée était focalisée sur les fesses de Damien contre lesquelles j’évitais, difficilement, d’appuyer mon sexe en érection. Tous les deux en short, sur la selle de son vélo, moi derrière, enserrant ses cuisses nues entre les miennes, nous nous rendions sur un cours de tennis, en passant par une piste cyclable qui traversait une grande étendue verte, propice à la promenade. Quand Damien s’arrêta brusquement, je crus, inquiet, qu’il allait me regarder et me dire : « Bon, je te sens bander contre mon cul. T’es pédé ou quoi ? ». Mais, pas du tout.

- Regarde les deux filles, là-bas, me dit-il en regardant dans leur direction. La blonde est super mignonne !

- Oui, c’est vrai, elle est canon, admis-je.

- Ca te dirait qu’on essaie de les draguer ? Si tu veux, tu prendras la brune : elle est trop grosse pour moi.

- Pourquoi la grosse est pour moi ?

- La blonde, elle est faite pour moi, c’est sûr ! répondit-il, triomphant d’avance.

Nous nous assîmes dans la pelouse, tournés vers elles, essayant d’élaborer un plan qui se résumait par :

- Vas-y !

- Non, vas-y, toi.

- Non, toi, vas-y !

Installées sur un banc, de leur côté, les demoiselles semblaient également tergiverser à notre sujet et, ne nous lâchant pas du regard et impatientes devant notre hésitation,  nous envoyèrent une petit môme brun et bouffi.

- Ma sœur, elle m’a dit de te dire que tu pouvais venir lui parler si tu veux, me dit-il.

- Elle s’appelle comment ? demandais-je, l’air dégagé.

- Raphaëlle.

- Hein ? C’est pas un prénom de fille ! s’exclama Damien, avec infiniment de tact.

- Va lui dire qu’on arrive, dis-je au gamin.

- Ben , tu vois, conclut Damien, on n’a même pas eu à choisir, la brune te veut, c’était couru d’avance, je suis certain que la jolie blonde en pince pour moi. Allez, on y va !

- Non, attends, elle ne me plaît pas ! En plus elle a un prénom affreux. Comment une fille peut-elle s’appeler Raphaëlle ? Tu me vois sortir avec quelqu’un qui porte un prénom de mec ?

- Justement, si elle ne te plaît pas, tu t’en fous d’elle, ça te permettra de t’entraîner à galocher ! me proposa Damien, pragmatique.

J’acquiesçais, pas mécontent de trouver l’occasion de me hisser au rang des autres garçons de mon âge. Maladroitement, nous nous approchâmes des deux midinettes qui minaudaient.

- Ton petit frère nous a dit que tu voulais me parler ? demandais-je à la brune.

- C’est mon petit frère à moi, répondit la blonde.

- Alors, c’est toi, Raphaëlle ? l’interrogea Damien qui espérait avoir mal compris.

- Oui, confirma la jolie fille aux yeux clairs.

Nous passâmes un peu de temps à discuter de choses et d’autres propres à des adolescents gênés qui se rencontrent pour la première fois. Puis, Raphaëlle et moi convînmes d’un rendez-vous, au même endroit, le jeudi suivant, après nos cours respectifs.

« Je suis un peu dégoûté, m’avoua Damien ensuite, elle est super mignonne. Mais bon, je suis content pour toi. » Moi, je me demandais ce que Raphaëlle pouvait bien me trouver. Peut-être qu’elle n’arrivait pas à avoir de petit copain à cause de son prénom ?

Jeudi. Début du printemps. Un printemps estival, comme je n’en ai plus connu ensuite avant longtemps. Après les cours, Damien m’invita chez lui pour « la dernière touche ». Il me prêta des fringues à la mode, telles que mes parents ne pouvaient m’en offrir, m’aida à me coiffer, m’accompagna jusqu’à la porte de la boulangerie. Ses parents étaient là : ils les avaient prévenus de l’événement.

- Fonce, ne laisse pas passer ta chance, elle est trop bonne cette fille ! m’encouragea Damien.

- Oh ! Damien ! Tu es grossier ! s’offusqua sa mère qui me regardait comme une matriarche regarde partir son aîné à la guerre.

- Tiens ! me dit son père en glissant un préservatif dans ma main, j’ai eu ton âge, c’est le printemps, je sais ce qu’il peut se passer.

- Papa ! Tu vois pas que tu le fais rougir ? Il va juste la galocher.

- Alors, n’oublie pas qu’on embrasse aussi avec les mains, renchérit son père en me faisant un clin d’œil.

- Oh ! Jean ! Tu es plus grossier que ton fils ! se lamenta la mère.

Je m’éloignais, la tête basse, après avoir promis de repasser à la boulangerie avant de rentrer chez moi, pour tout leur raconter. J’étais tout étourdi de me rendre compte que ma mère n’avait pas le monopole quant à la honte que des parents sont capables d’infliger à leurs enfants et aux copains de ceux-ci. Je fis à pieds le trajet que Damien et moi avions fait sur son vélo le week-end précédent.

Je me demandais dans quelle mesure je pourrais renoncer à ce rendez-vous sans passer pour un lâche aux yeux de Damien, de ses parents, des deux Franck et de tous ceux à qui Damien, discret comme un poissonnier sur un marché, avait pu en parler. Je transpirais plus que de raison, j’avais les mains moites comme des pieds après un footing, je repassais dans ma tête tous les scénarios qui pourraient se produire, répétait mes mouvements de langue, la bouche plus ou moins entrouverte. Enfin, lorsque mon regard croisa celui de Raphaëlle, je sus qu’il était trop tard pour reculer.

Nous nous fîmes chastement la bise, puis je lui proposai de marcher un peu, histoire de profiter du beau temps. Un silence de plomb s’installa rapidement. Elle le rompit en me racontant, sans le moindre préambule, un rêve insignifiant qu’elle avait fait la nuit précédente. Comme pour lui témoigner de l’intérêt, je confirmai que je rêvais aussi la nuit. Le silence, de nouveau.

- Ca marche le collège ? lui demandais-je, me moquant éperdument de la réponse.

- Oui, sauf en maths. Et toi ?

- Oui, sauf en maths aussi. On a des points communs ! Tu connais le groupe Queen ? continuais-je, me sentant bien parti. J’aime beaucoup !

- Je n’aime pas du tout, moi c’est plutôt Genesis. Tu aimes ?

- Ben, j’aime pas du tout la voix de Phil Collins. Tu aimes les B.D. ? m’empressai-je de demander pour camoufler mon accès de sincérité concernant la voix de son chanteur préféré.

- J’aime pas lire, mais mon petit frère lis Tintin.

Le silence, de nouveau. Je la détestais, pas seulement pour ne pas aimer ce que j’aimais, mais surtout parce que mon malaise grandissait de seconde en seconde et que je l’en tenais pour responsable. Il n’y avait plus qu’une chose à faire, ce pour quoi j’étais venu : en finir.

- On s’assoit ? lui proposai-je en lui désignant un coin de gazon que le soleil n’avait pas encore roussi.

- Oui, dit-elle, baissant la tête, visiblement gênée comme si je lui désignais un lit.

- Tu es déjà sorti avec un garçon ? lui demandais-je, en étant cette fois-ci intéressé par la réponse.

- Oui, plein de fois ! se défendit-elle. Et toi ? Tu es déjà sorti avec une fille ?

- Bien sûr, à mon âge, tu penses bien !

Nous nous sommes alors regardés et, faisant appel à tout ce que j’avais pu voir à la télé, je me penchai vers elle et posai mes lèvres sur les siennes. J’avais bien en tête les recommandations de Damien fondées sur sa « grande expérience » et j’introduisis ma langue dans sa bouche, de façon un peu brutale. Première impression : c’était visqueux, gluant, répugnant. Mon dégoût fut tel que je ne surveillai plus mes mouvements qui devinrent chaotiques, ce qui amena nos incisives à s’entrechoquer brutalement. Elle recula, l’air éberlué.

- On s’en va ? J’ai plein de devoirs ? dis-je.

- Oui, s’empressa-t-elle d’accepter.

Avant de se séparer, elle me donna son numéro de téléphone, je lui en donnai un faux et promis de l’appeler très bientôt. Puis, après m’être assuré que j’étais bien en dehors de son champ de vision, je jetai sans hésitation le numéro de téléphone dans la première poubelle venue. Mon humeur était mitigée : je me trouvais heureux d’avoir enfin franchi le pas, mais j’étais inquiet en me demandant pourquoi je trouvais dégoûtant ce que tous les garçons et les filles semblaient rechercher. Je trouvai un début de réponse en arrivant à la boulangerie.

En voyant le visage de Damien, ses lèvres, en songeant à sa langue, je me sentis transporté en l’imaginant à la place de Raphaëlle. Je lui racontai que ça c’était super bien passé, que c’était géant, mais que cette fille était trop conne, n’avait pas de conversation et que je n’avais pas l’intention de la revoir. « C’est pas grave, maintenant tu es un homme, me dit Damien fièrement en me prenant par les épaules ».

Ce premier baiser avait-il bouleversé quelque chose en moi ? Le fait est que le moindre attouchement, le moindre frôlement de Damien me rendait désormais encore plus fébrile qu’auparavant. Chaque fois que son corps touchait le mien, un flash s’imposait en mon esprit, réécrivant le souvenir de ce baiser en y substituant Damien à Raphaëlle. Sa salive devenait alors savoureuse, son haleine excitante, nos langues frémissantes de plaisir. Confusément, sans penser à ce tabou qu’était l’homosexualité, faisant passer en mon esprit ce désir pour de l’amitié profonde, je recherchais alors un maximum de contacts charnels avec Damien. J’y réussis sans trop de difficulté, celui-ci ne se montrant guère farouche et la chance étant de mon côté...

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Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 05:44

Attention ! Vous vous apprêtez à vivre une expérience inédite sur le web. Toute votre conception du blog va s’en trouver définitivement ébranlée. Rien ne vous oblige à lire ce qui suit. Fuyez pendant qu’il est encore temps ! Pour ceux qui restent, commençons par le commencement.

Au commencement

Salut ! Moi, c’est Jay ! Vous me reconnaissez ? Je suis blogueur bénévole, c’est-à-dire que je sacrifie des heures (et des heures) de ma précieuse et trop courte vie à rédiger des textes pour vous distraire, et même parfois pour vous édifier. Et qu’est-ce que j’espère en retour ? Infiniment rien : votre admiration, votre amour, votre adulation. Ou, du moins, que vous me déposiez un petit commentaire de temps en temps (j’en profite pour remercier chaleureusement les Ramdam Boys, Jérémie et Gwalarn qui me laissent très fréquemment de sympathiques messages, mais aussi les commentateurs plus occasionnels), que vous m’écriviez (lien dans la colonne de gauche, ou « contact » tout en bas de page) ou bien encore que vous vous abonniez à ma newsletter (La Lettre de Jay). Cet abonnement est gratuit, anonyme (moi-même je n’ai pas accès à la partie de votre adresse placée à droite du @) et rapide (quelques nanosecondes, et encore). Et c’est là que je fais ma Cosette.

Il fait sa Cosette

Figurez-vous qu’après bientôt un an et demi de bons et loyaux services, j’ai en tout et pour tout, à la date du 29/11/2011… 4 (oui, quatre) abonnés à ma newsletter. Ooooooouin ! Et ce, malgré une fréquentation du Journal de Jay qui frise les 50 personnes/jour. Est-ce à dire que l’on n’aime pas ce que je fais ? Que ce ne sont jamais les 50 mêmes visiteurs qui reviennent ? Que ce chiffre de 50 est dû uniquement à des accidents googlesques ? Je vous apitoie, là ? Non, je ne me fais pas d’illusion. Heureusement, j’ai un plan.

And he has a plan (les fans de BSG apprécieront)

Je sais bien que seul le glamour fait vendre, or je suis prêt à tout pour gagner des lecteurs, alors voici mon plan. Je dévoilerai ici-même une nouvelle partie de mon anatomie à chaque palier d’abonnés supplémentaires franchi, à raison du cahier des charges suivant :

5 abonnés : épaules (je commence par un morceau de choix afin de vous motiver),

10 abonnés : œil gauche,

15 abonnés : nez,

20 abonnés : bouche,

25 abonnés : œil droit,

30 abonnés : oreilles (les deux en même temps, avec en prime de vrais cheveux autour !),

35 abonnés : dos,

40 abonnés : main et bras gauches

45 abonnés : main et bras droits

50 abonnés : pied, jambe et cuisse gauches,

55 abonnés : pied, jambe et cuisse droits,

60 abonnés : torse,

65 abonnés : ventre,

70 abonnés : fesses,

75 abonnés : zone la plus intime de mon anatomie,

80 abonnés et plus : bah, là, on continuera par la beauté intérieure, avec mes radios et les photos de ma fibroscopie de l'estomac.

Evidemment, je suppose qu'il est peu probable que je dépasse les 50 abonnés (qu'en pensez-vous ?), ce sera déjà bien si je les atteins. Cependant, je vous donne solennellement ma parole d’honneur que si on les dépasse, je ne me déroberai pas à mon engagement ! Il ne vous reste donc plus qu’à vous inscrire et à parler de mon blog à tous vos potes gays. Vous avez jusqu’à la fin de l’année civile : en 2012, le concours est fini !

Recommandation : chaque photographie se substituera à la précédente, donc si vous souhaitez les conserver en vous créant un petit dossier « Jay » afin de reconstituer le puzzle fin 2011, pensez à les enregistrer sur votre ordinateur au fur et à mesure !

Le challenge est arrivé à son terme. A la date du 1er janvier 2012, Le Journal de Jay compte 14 abonnés à sa newsletter. Merci de votre participation !

concours.jpg

atlaa.jpgCe concours est organisé en partenariat avec les Editions Atlaa et l’Hôpital Sainte-Anne (Paris), et en dépit des protestations véhémentes d'Erwann.

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 14:04

Je ne peux pas dire que la question de la foi me préoccupe particulièrement. Mais, puisque j’ai un cerveau, et qu’il faut bien qu’il serve sous peine de se détériorer, rien ne m’empêche de me poser des questions. De plus, il y aura toujours quelque curieux impertinent pour me demander si je crois en Dieu et, si oui, de quelle religion j’ai ma carte de membre. Alors, le mieux, pour ne pas paniquer, est d’avoir une réponse toute préparée.

Cette réponse, je l’exposerai en trois points. Prenez des notes, je ne me répèterai pas.

D’abord, j’adhère vigoureusement au Paganisme, dans le sens (car ce mot en comprend plusieurs) où je rejette sans sourciller les trois religions monothéistes. Surtout le Christianisme et l’Islam qui, depuis des siècles, battent des records en matière de freins aux progrès de la civilisation.

Est-il nécessaire de rappeler, à titre d’exemple, les innombrables manuscrits de l’Antiquité à jamais perdus car brûlés (ou au mieux confisqués) par l’Eglise au Moyen Âge ? Faut-il évoquer les guerres sanglantes entre Catholiques et Protestants ? Est-il bien raisonnable de rappeler que dans certains pays musulmans l’homosexualité est passible de la peine de mort, et d’emprisonnement dans d’autres ? Certes, le Judaïsme, de prime abord, me semble beaucoup moins belliqueux que les deux autres. Néanmoins, en son nom, on continue à recourir à des pratiques barbares. Et, là, bien sûr, j’ai une pensée émue pour tous les prépuces juifs.

Ensuite, je suis séduit par le Déisme, qui est la croyance en un dieu ayant joué un rôle dans la création de l’Univers. Mais, pour le Déiste, point de révélation ni de dogmes : Dieu (je vais quand même lui mettre une majuscule pour le cas où je serais dans l’erreur) serait un dieu rationnel, sans prophètes et sans culte.

Le dieu déiste, entité supérieure qui dépasse notre entendement, a autre chose à faire que de s’intéresser aux petites fourmis que nous sommes et à parler à quelque messie en se cachant dans un buisson ardent. Ce dieu-là ne perd pas son temps à dicter le Coran à un heureux élu : Dieu n’est pas un instituteur !

Enfin, je suis tenté par l’Athéisme, qui consiste à croire qu’il n’y a rien à croire. Quelle est donc l’utilité de Dieu ou des dieux à une époque où l’on sait d’expérience que tout ce qui n’a pas encore été expliqué par la science le sera tôt ou tard ? Les Athées savent bien que les grandes religions sont nées au cœur de l’obscurantisme, bien avant l’avènement des microscopes, des télescopes, des Lumières et des navettes spatiales.

Par exemple, quand, avant Pasteur, on ignorait l’existence des microbes, des bactéries et autres virus, si une grande épidémie se propageait et causait des millions de morts, on pouvait prétendre (pour se rassurer ou pour faire du prosélytisme) qu’il s’agissait d’une punition infligée par le Seigneur. Aujourd’hui, même Christine Boutin n’oserait pas proférer une telle ânerie, c’est dire ! Oui, bon, il est vrai que dans les années 1980, quand on a découvert le SIDA, certains y ont vu un châtiment de Dieu à l’encontre des vilains sodomites. Puis, des personnes hétérosexuelles ont commencé à tomber malades, ce qui flanquait la thèse à l’eau (bénite, évidemment).

En conclusion (c’est le moment de vous réveiller, je vous libère dans un instant), si on me demande quelle est ma foi, oscillant entre Paganisme, Déisme et Athéisme, je répondrai : « Je suis Déiste Pagathée. »

zeus.jpg

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 10:55

Damien m’expliqua que la concierge de l’école privée de notre ville était une amie d’enfance de sa mère et qu’il lui arrivait de lui prêter les clefs de l’établissement pour que lui et ses copains puissent jouer dans le gymnase pendant les vacances. « On ira avec Franck et Frédéric, on va s’éclater, me proposa-t-il avec entrain ».

Cette fois, je ne demandai pas l’autorisation à ma mère, mais je l’informais que, le surlendemain, je n’irais pas à l’hôpital et que je verrais Damien. Il est inutile de m’étendre sur le chantage affectif que je subis en guise de réprimande.

Le jour venu, la mère de Damien nous fit ses recommandations :

- Vous n’allez que dans le gymnase. Vous n’avez pas le droit d’accéder au reste de l’établissement. Tu le diras bien à Franck et à Frédéric, Damien.

- Oui, oui, je sais. On peut prendre des pains au chocolat pour le goûter ? répondit laconiquement le fils du boulanger.

Je n’étais pas mécontent de retrouver « les deux F ». Ils étaient dans la même classe que nous en 4è et, même si je ne leur avais pas parlé davantage qu’à Damien, ils me paraissaient plutôt sympathiques, ce que me confirma cet après-midi mémorable. A peine étions-nous arrivés dans le gymnase que Damien nous proposa de faire une partie de cache-cache. Incrédule, je regardai l'immense salle de sport d’un coin à l’autre.

- Où veux-tu que nous nous cachions ? lui demandai-je.

- Ce n’est pas la place qui manque avec tous ces couloirs et ces salles, fit remarquer Franck.

- Nous n’avons pas le droit d’aller ailleurs que dans le gymnase, crus-je devoir l'informer.

- On fait toujours nos parties de cache-cache dans tout l’établissement, me confirma Damien. Comment veux-tu que la gardienne ou ma mère le sachent ?

C’est d’abord Frédéric qui dut rester dans le gymnase pour compter jusqu’à cent, tandis que nous nous cachions. Dans notre précipitation, nous faisions des dérapages à peine contrôlés sur le linoléum des couloirs. Le parfum de l’encaustique à l’huile de lin m’évoquait le temps de l’école primaire. Un lieu de torture autrefois, un paradis du jeu alors. L’école est bien agréable quand on y est maître comme chez soi. Sans doute l’idée me traversa-t-elle l’esprit de devenir professeur : ça pouvait être cool comme boulot, les profs devaient sûrement s’en payer une bonne tranche dans les salles et les couloirs quand les élèves n’étaient pas là !

colle-cleopatre.jpgUne odeur m’en rappelant une autre, tandis que je me cachai sous un pupitre d’une salle de classe, je me souvins de celle de la colle « Cléopâtre » que j’avais complètement oubliée : amande laiteuse dans son petit pot de colle en plastique blanc, avec son couvercle orange auquel était fixée la spatule. En esprit, je vis alors, posée à côté du petit pot, pêle-mêle, une gomme « Charlotte aux fraises » qui sentait le bonbon, un cahier d’écolier dont la couverture était illustrée par Sarah Kay, une figurine de Schtroumpf, un taille-crayon en forme de poubelle, un dessin de « Blondine au pays de l’arc-en-ciel » réalisé par Bahia. Sans doute était-ce la première fois que j’éprouvais un tel sentiment de nostalgie et que je comprenais, bien avant d’avoir lu Proust, le rôle que jouaient les sensations olfactives dans le réveil de la mémoire.

Nous étions en nage à force de courir partout pour trouver de nouvelles cachettes. Tandis que c’était à Franck de s’y coller, Damien me suggéra de nous cacher tous les deux ensemble. Il n’avait aucun argument à l’appui pour justifier cette proposition. Au contraire, cela permettrait à Franck de faire d’une pierre deux coups quand il nous trouverait ! Mais, je commençais à ma plaire de plus en plus auprès de Damien, et je trouvais l’idée tentante sans vraiment savoir pourquoi. Il m’emmena dans la cuisine à côté du réfectoire : « J’ai une planque imparable, jamais Franck ne pensera à venir nous y chercher ». Il ouvrit une gigantesque porte de placard en aluminium. Loin d’être plein, il y avait là une place suffisante pour y tenir à deux. Nous nous serrâmes l’un contre l’autre, et Damien referma la porte coulissante. Une odeur de purée Mousline et de compote de pomme persistait et m’entêtait, bien que la cuisine fût désertée depuis fin juin.

A cette odeur se mêla bien vite le parfum de Damien. Etait-ce son déodorant ? Son eau de toilette ? L’odeur de sa peau, de sa transpiration ? Un mélange de tout cela ? Je me sentais enivré, apaisé, avec l’envie de m’endormir. Il chuchotait à mon oreille, de crainte que notre chasseur ne nous trouvât. Je frémissais en sentant son souffle sur mon cou. Il déplaça son pied qu’il cala négligemment sous mon périnée sans brutaliser mes parties sensibles à la douleur. Mon pénis, durci par le plaisir, était inconfortablement écrasé contre mon ventre, mais j’aurais voulu que nous restions comme ça très longtemps. Mon vœu était presque exaucé.

- Il ne nous trouvera jamais, murmura Damien près de mon oreille.

- Alors, on va être obligés de sortir nous–mêmes d’ici, ou on risque de manquer d’air, fis-je remarquer, le nez sur sa tempe.

- Non, attends, on n’est pas pressés, on va le laisser mijoter.

Combien de temps s’écoula-t-il ? Je l’ignore, mais nous restâmes ainsi, sans bouger pendant ce qui me paraît aujourd’hui, avec le prisme déformant de la mémoire, avoir été une bonne partie de l’après-midi. Enfin, nous sortîmes de notre cachette et allâmes retrouver Frédéric et Franck. Ce dernier était en colère, il nous accusa d’avoir quitté l’école, sinon il nous aurait forcément trouvés, c’était de la triche. Damien calma les esprit en sortant de son sac à dos les pains au chocolat, ce qui nous mit le sourire aux lèvres.

Je revis Damien après un ou deux jours passés à l’hôpital durant lesquels je songeais que, grâce à lui, je vivais et ressentais des choses fantastiques qui m’avaient été interdites jusqu’à lors. La guerre froide entre ma mère et moi dégénéra en conflit ouvert. Elle m’accusa d’égoïsme, de délaisser mon père, de me mettre sous la mauvaise influence de Damien. Peu m’importait, le temps que je passais avec lui effaçait les crises de fureur de la mère-dragonne. Et les colères de sa mère à lui me paraissaient autrement moins violentes.

Pourtant, furieuse, elle le fut lorsqu’elle entra avec fracas dans la chambre, située au-dessus de la boutique.

- Damien ! Tu te fiches de moi ? Je t’avais dit de ne pas aller ailleurs que dans le gymnase, lorsque vous êtes allés à l’école !

- Bah, on n’a pas quitté le gymnase, m’man, répliqua le fils indigne en feintant l’étonnement...

- En plus, tu continues à mentir ! Elizabeth m’a appelé pour me dire qu’elle avait été faire un tour à l’école et qu’elle avait dû cirer à nouveau tous les lino, parce qu’il y avait des traces de pas et de dérapages partout dans les couloirs.

- Vous feriez de bien piètres voleurs tous les deux, s’amusa le père de Damien, toujours bon homme, tandis qu’il montait à l’étage en entendant son épouse crier.

- Je t’assure que nous deux, nous n’avons pas quittés le gymnase. Mais Franck et Frédéric n’ont pas voulu m’écouter et sont allés visiter le reste de l’école.

- C’est vrai, Madame, intervins-je effrontément, Damien leur a bien dit que vous nous aviez interdit de sortir du gymnase.

- Quoi qu’il en soit, Damien, tu es puni. Tu pourras venir le voir ici, si tu veux, me dit-elle gentiment, mais il n’a plus le droit de sortir avant la rentrée.

Les protestations de mon camarade et l’intervention de son père ne changèrent rien.

- Je suis trop dégoûté, je voulais t’apprendre à jouer au tennis, me dit-il. En tous cas, merci d’avoir menti.

- C’est normal, on est amis, non ?

- Ouais, sûr que t’es mon ami, le meilleur même ! Jamais un pote n’avait menti à mes parents pour me protéger.

En me confirmant son amitié, Damien me rendit fou de joie, j’avais sincèrement l’impression qu’il me donnait tout ce que je désirais. Je n’imaginais pas qu’un jour, ça ne suffirait plus.

Les vacances se terminèrent en parties de Trivial Poursuit, en visionnage de films d’action et d'horreur, en jeux vidéo Atari, en bavardages passionnés sur tout ce qui intéressait les adolescents à l'orée des années 90 : les vêtements de marque Nike et Chevignon (que mes parents n’avaient pas les moyens de m’offrir, ce que comprenait Damien, conscient que tous les collégiens n’appartenaient pas à la petite bougeoisie), le sexe (à propos de quoi nous nous étions avoués sous le sceau du secret que nous étions puceaux tous les deux), le groupe Queen, et bien d’autres choses que j’ai oubliées depuis. Notre entente était telle que nous évoquions sans arrêt le fait que ce serait génial que nous soyons dans la même classe de 3è.

Le jour de la rentrée arriva fatalement. Les élèves se bousculaient pour voir les panneaux d’affichage. Damien, qui avait réussi mieux que moi à s’approcher des listes de classes en jouant des coudes, revint vers moi pour me donner l’information que nous attendions tant depuis des jours. Etions-nous dans la même classe ? Le voyant s’approcher avec sa mine déconfite, je ne me faisais plus beaucoup d’espoir...

 

Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 06:55

Peut-être l'avez-vous remarqué, si vous avez lu tous les textes de ce blog, l'une des principales caractéristiques de mon style d'écriture est (roulement de tambour) : l'utilisation abusive des parenthèses (surtout dans les articles de mon journal intime, moins dans mes textes qui se veulent littéraires). J'en ai pris conscience depuis peu et je me suis demandé pourquoi ("Oui, pourquoi ?) J'ai trouvé une réponse qui vous semblera hasardeuse (si vous persistez à lire cet article) ou pas (si vous avez déjà décroché). Elle me vient de mon psy qui, la dernière fois qu'il s'est confié à moi, m'a dit que j'avais un Surmoi bien trop puissant par rapport à mon Moi et à mon Ça.

Ne flippez pas, j'explique (avec simplicité) pour ceux qui n'ont pas lu Freud. Le Moi, le Ça et le Surmoi sont les trois composants de votre personnalité.

1° Le Moi a pour rôle de vous aider à trouver un compromis entre la réalité du monde qui vous entoure et vos pulsions. Exemple : vous passez devant une boulangerie et vous vous dites "je me taperais bien un gland" (je parle de la pâtisserie, sinon, je vois pas le rapport avec la boulangerie). Là, votre Moi va vous rappeler à la réalité : la dépense que cela représente par rapport à votre budget, l'attachement que vous portez à vos abdominaux, le fait que votre bus ne va pas tarder, etc. Ces paramètres établis, vous allez pouvoir vous adapter à la réalité et soit céder à votre pulsion (j'ai les moyens, je courrai demain matin, j'ai encore cinq minutes avant l'arrivée du bus), soit la réfréner (c'est pas raisonnable, c'est pas raisonnable, vite !)

2° Le Ça, c'est vos pulsions. Là, c'est simple pas besoin d'exemple. Le Ça, qui est inné, ne connaît ni les normes (la morale, la loi), ni la réalité (celle-ci étant déterminée, donc, par le Moi). J'en vois deux qui suivent pas au dernier rang ! Je vous préviens, y aura interro !

3° Enfin, nous arrivons au sujet de cet article : le Surmoi. Le Surmoi (la répétition est voulue pour attirer l'attention des deux du fond), c'est la structure morale (le bien/le mal) et judiciaire (récompense/punition) de votre personnalité. L'apparition du Surmoi est liée à la prise de conscience de l'existence d'une réalité extérieure (voir le Moi). L'intégration des interdits et recommandations des parents permet à l'enfant de mieux gérer ses rapports avec le monde qui l'entoure et de prendre ses décisions (je cède ou pas à mes pulsions ?) La nature est bien faite, pensez-vous ?

Oui, mais non (comme disait sans contrefaçon la fameuse philosophe dont le nom m'échappe), car le Surmoi est un agent qui peut se montrer trop sévère, voire cruel, à l'égard de vos pulsions, pour peu que vos parents (ou enseignants, ou prêtres, rayez les mentions inutiles) aient abusé de leur autorité sur vous. Dans ce cas, à l'âge adulte, le Surmoi peut devenir envahissant, brider vos plaisirs et vous rendre malheureux. Le pire étant lorsque vous n'en avez pas conscience (d'où cet article, je vous rends service), car alors vous ne trouvez pas la volonté de lutter contre des interdits qui n'ont pas/plus lieu d'être.

Exemple d'ordre que vous donne votre Surmoi : "Sois parfait !" Cette injonction peut être dévastatrice, car elle peut vous amener à une conduite d'évitement, de fuite. Vous n'entreprendrez rien de crainte de ne pas réussir, de ne pas être parfait ("Je n'y arriverai jamais"). Voilà pourquoi il n'est pas bon que des parents exigent la perfection de leur enfant, mieux vaut lui dire : "Fais de ton mieux !" et lui laisser entendre qu'il ne perdra pas l'amour de ses parents, même s'il ne ramène pas un 20/20. Il y aura ainsi davantage de chance pour que cet enfant devienne un adulte confiant en lui-même.

Mais revenons-en à moi (avec un petit m), car je vous rappelle que le sujet de cet article, c'est moi. Mon psy m'a donc fait remarquer que j'avais un Surmoi trop exigeant, pour ne pas dire sadique. Selon lui, cela viendrait de l'autoritarisme maltraitant de ma mère (je veux pas casser l'ambiance, donc j'éviterai de rentrer dans les détails). Résultat : mon Surmoi m'interdit de me laisser aller et ajoute toujours son grain de sel quand il ne le faut pas. Pas en permanence, heureusement, je parviens à "me lâcher", mais mon Surmoi me "paralyse" suffisamment régulièrement pour que ce soit problématique. Je suis parfaitement au clair avec mon Moi (je l'invite régulièrement à la maison) : je suis athée, mes règles morales sont simples (rien n'est mal, tout est permis, sauf ce qui fait du mal à autrui), je connais la loi. Bref, j'ai toutes les cartes en mains pour mener mon petit bonhomme de chemin le coeur léger. Oui, mais mon Surmoi, tapi dans l'ombre, ne cesse de me pourrir l'existence.

Exemple, il m'arrive parfois (et même rarement, ouf !) d'être très long à jouir (voir de ne pas éjaculer du tout). Pourtant j'ai le feu vert de mon Moi : je n'ai pas de religion, je ne fais rien de mal, Erwann est mon conjoint légitime et en plus, c'est trop bon, je prends plaisir à ce qu'il me fait. Survient alors mon Surmoi qui s'exclame : "Ne jouis pas !" Si je n'ai pas conscience que cette injonction (qui selon Freud est l'une des injonctions les plus courantes en raison du poids de la religion dans nos sociétés), émane de mon Surmoi, le combat est perdu d'avance : désolé, Erwann, tu peux ranger les Kleenex, la suite au prochain épisode, j'me les viderai demain, bonne nuit. Si, en revanche, je prends conscience que c'est mon Surmoi qui a décidé de poser un problème ce jour-là et, donc, indirectement, que c'est la faute de ma mère, la lutte commence. Mais dans ces cas-là, c'est quand même mon Surmoi qui l'emporte... Vous avez déjà eu un orgasme en pensant à votre mère et à Freud, vous ?

gland.jpg

Mais, quel est le rapport avec mes parenthèses (oui, parce que nous sommes partis de là, je vous le rappelle) ? Eh bien, je me demande si toute ces parenthèses ne sont pas des interventions de mon Surmoi à l'écrit, un peu comme lorsqu'il ouvre des parenthèses dans mon esprit au moment importun. Alors, pourquoi, en me relisant ne pas effacer ce qui est entre parenthèses, allez-vous me dire ? Tiens ! oui, d'ailleurs, pourquoi ? (Ne sélectionne pas les zones entre parenthèses) Je peux toujours essayer (Et n'appuie pas sur "suppr"), on verra bien ce que cela donne (Ton article est fini, ne touche plus à rien), allez, hop ! (Clique sur "Publier l'article")

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 07:35

Et voilà ! Après des années de résistance acharnée à l'encontre de Facebook, de réactions paranoïaques du genre "vous inscrivez pas sur Facebook, ILS peuvent vous retrouver", je m'y suis inscrit. Longtemps, je me suis fait rire avec un calembour original auquel personne n'avait songé : "fesses de bouc" (on ne peut rien contre l'ambiance !), et désormais j'y suis connecté dès que j'ai cinq minutes.

Pourquoi ai-je cédé à la tentation du réseau social (comme ILS disent pour atténuer la déplaisante idée du "big brother") ? Parce que je suis curieux, que j'aime communiquer avec les gens et que j'adore écrire (et aussi que je suis faible). Facebook me permet à la fois de satisfaire ma curiosité et mon désir de bavarder, en échangeant avec des gens que je n'aurais sans doute jamais eu l'occasion de rencontrer autrement, et à la fois d'écrire... puisque Facebook, ça se passe par écrit (j'aime enfoncer des portes ouvertes, ça fait moins mal à l'épaule).

En plus, je jouis d'une certaine liberté sur Facebook, puisque j'ai très légèrement modifié l'orthographe de mon prénom (et j'ai la chance de porter un nom über-courant) et que j'ai réglé les paramètres de confidentialité (comme ILS disent pour nous faire oublier la quantité d'infos perso qu'on LEUR communique) de façon à ce que seuls mes "amis" accèdent à mes trucs intimes (genre mes films préférés). J'ai même pu mettre des photos de moi (habillé) car j'ai trouvé où il fallait cocher pour qu'on ne puisse pas les voir sur le mode "recherche d'images" de Google !

Pour en revenir au terme "amis", c'est le dernier détail qui me chiffonne ("chiffonner", c'est bien un verbe de pédé, ça). Pour moi, un ami, c'est quelqu'un de rare à qui on peut téléphoner à 3 heures du mat' pour lui dire : "Je suis angoissé, je ne sais pas si demain midi je dois faire du poulet ou un rôti de porc". En règle général, d'ailleurs, dès le lendemain, cette personne n'est plus votre ami. Bref, je digresse... tout ça pour dire que le terme de "contacts" serait plus approprié. Bon, j'arrête là cet article parce qu'il faut que j'y retourne (sur Facebook) pour voir si on a repeint mon mur.

Maintenant, vous saurez : si je ne reviens plus jamais écrire dans ce journal, c'est qu'ILS m'ont eu !

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 16:53

Le jeune Billy chevauchait depuis déjà plusieurs jours. La route depuis la ferme de son cousin d’Omaha était longue et il bouillait d’impatience à l’idée de rentrer chez lui, à Sacramento. Il s’ennuyait à mourir sur cette piste désertique, poussiéreuse et sans fin, quand soudain il aperçut deux cavaliers. Espérant trouver là des compagnons de voyage, il galopa joyeusement vers eux. Il était à cent pas des deux hommes quand il entendit l’un des deux faire feu sur l’autre. Le blessé glissa de sa selle, entraînant le tireur avec lui : ils étaient menottés ensemble ! A peine tombés à terre, celui qui détenait l’arme ajusta Billy qui s’était immobilisé, ne sachant quelle décision prendre. Heureusement, il suffit à l’homme blessé de tirer sur les menottes pour dévier le coup. Le criminel n’eut pas le loisir de presser la détente une troisième fois : courageusement, Billy s’était précipité au secours de son sauveur et plongea de sa selle sur le tireur qu’il assomma d’un uppercut. Le garçon remarqua alors la plaie béante de celui qui perdait son sang.

- Sale blessure, dit-il à ce dernier. Je vais vous conduire chez un médecin.

- Ne perds pas ton temps, kid, l’interrompit le mourant, souffrant visiblement. Ecoute… écoute ce que je vais te dire, haleta-t-il. Cette crapule s’appelle Wesson Ewing. Je le conduisais à Sacramento d’où il s’est enfui après son procès. Il a été condamné à la pendaison. Il y a une prime de 5.000 dollars mort et 10.000 vif. Depuis ce matin, il espère m’échapper. Quand il t’a aperçu, il a dû penser qu’il ne trouverait plus l’occasion de fuir si tu chevauchais avec nous. Alors, il a réussi à m’arracher mon colt et… et…

- Ca va aller, dit Billy mentant effrontément, en lui épongeant la sueur du front.

- Je vais mourir sans avoir vu ce tueur monter à la potence.

- Je le conduirai moi-même à Sacramento, je vous le promets, s’exclama le jeune homme.

- Ne fais pas ça, gamin ! Sacramento est encore à trois jours de cheval. Cette ordure est trop dangereuse. Ou alors, tue-le d’abord.

L’homme eut un hoquet et son regard devint fixe. Billy fermait les yeux du mort lorsque Wesson Ewing, gars robuste d’une quarantaine d’années et bel homme malgré son air de canaille,  revint à lui. Tout en cherchant la clef des menottes sur le cadavre, le garçon tenait en joue le bandit : « Je vais m’occuper de toi, Wesson ! » lui déclara-t-il, triomphant. Il détacha la petite pelle qui pendait à l’une de ses sacoches et la lança à Ewing.

- Creuse, lui ordonna-t-il.

- Tu n’es qu’un môme. Tu as quoi… quinze ans ? Seize ans ? Pourquoi te mêler de ça ?

- Pour trois bonnes raisons : d’abord tu as essayé de m’abattre, ensuite cet homme m’a sauvé la vie et j’ai donc une dette, et enfin je m’ennuyais sur cette piste, j’ai besoin de compagnie.

- Tu as tort de vouloir jouer au justicier, nous ferions mieux de nous entendre, lança Ewing avec des yeux bleu acier lançant des éclairs.

- Creuse ! hurla Billy.

- OK ! Mais la route est longue avant Sacramento. Tu n’y arriveras jamais vivant, mon bonhomme, promit le criminel.

En effet, Billy était jeune, il allait sur ses dix-sept ans. Il ne pouvait pas renier son immaturité, avec sa bouche boudeuse et ses boucles de cheveux châtains qui lui donnaient un air poupon. Quoiqu’athlétique, il était fin et ne mesurait qu’1 mètre 67, ce qui lui donnait une allure assez fragile. Il était assez habile avec une arme à feu mais, lucide, il savait que son inexpérience rendait son entreprise hautement risquée. Il pourrait abattre Ewing… Oui, mais la récompense s’il le ramenait vivant était de 10.000 dollars, autrement dit une fortune qui lui permettrait de réaliser ses rêves. Cela valait le coup de courir le risque.

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Après avoir enterré le mort, Billy et son captif reprirent la piste. Pour rester libre de ses mouvements, le jeune homme ne s’était pas entravé au bandit. La première journée s’écoula sans incident. Ils mirent pied à terre afin d’installer le camp pour la nuit. Tandis qu’Ewing urinait contre l’un des rares arbres de la route caillouteuse, avec le colt du garçon pointé dans son dos, il tenta de le démoraliser.

- Tu ne pourras pas toujours me surveiller comme ça, il te faudra bien dormir un peu, tôt ou tard.

- Bien sûr, mais tu oublies ceci, répondit Billy, narquois, en prenant les menottes qu’il avait gardées à sa ceinture.

Cette nuit-là, Billy menotta Ewing à une grosse racine de l’arbre. Impuissant, ce dernier essaya de provoquer le jeune homme. De sa main libre, il déboutonna son jean et en extirpa un pénis qui, bien que flasque, occupait toute la largeur de sa main. Assis de l’autre côté du feu, Billy le regardait, incrédule. « Tu ne ressembles pas à un homme, kid, tu me fais plutôt penser à une de ces demoiselles qui lèvent haut la jambe dans les saloons. Tu as tort de jouer les héros, un petit cul comme le tien devrait plutôt être utilisé pour recevoir ça. » Il malaxa son membre qui se raidit, prenant une taille encore plus impressionnante. Billy ne répondit rien. Il se sentit rougir. La chaleur du feu ? Il s’allongea, prenant conscience de la rigidité de son propre sexe qu’il libéra en ouvrant son jean, avant de s’endormir rapidement, épuisé par les émotions de la journée.

Quand il se réveilla le lendemain, son captif était toujours là qui l’observait.

- Tu passeras la nuit prochaine à la prison de Nothing Gulch, notre étape, déclara Billy.

- Tu oublies que j’ai beaucoup d’amis, petit, ils ont encore deux jours pour me délivrer. Je préfère presque être à ma place qu’à la tienne, vois-tu, répondit le bandit en riant.

Au cours de cette deuxième journée, le cheval d’Ewing manqua un saut et se brisa une patte. La mort dans l’âme, Billy dut abréger les souffrances de l’animal.

- Te voilà obligé de me prendre en croupe, ricana Ewing. C’est dangereux pour toi, ça !

- C’est moi qui monterai en croupe, rétorqua Billy. Et n’espère même pas me désarçonner, Wesson, une balle file plus vite qu’un cheval, je te préviens.

Assis derrière Ewing, une main à plat sur le ventre ferme de celui-ci, l’autre maintenant le canon de l’arme appuyé contre le flanc du meurtrier, Billy chevaucha ainsi, sur une selle dont la courbe l’obligeait inévitablement à appuyer ses attributs virils contre les fesses du bandit.

- Ma parole, j’ai l’impression que tu aimes te serrer contre moi… et je sais même pas comment tu t’appelles, se moqua Ewing.

- Je suis William James. Retiens bien le nom de celui qui te mène à la potence, gredin. Et maintenant, ferme ta grande gueule ! ordonna Billy en appuya un peu plus fort le colt entre les côtes de Wesson, sinon je devrai me résoudre à ne recevoir que 5.000 dollars de prime.

Wesson Ewing ne tenta rien. A la fin du jour, Nothing Gulch, petite ville située à un peu plus d’une journée de Sacramento, se profila à l’horizon avec ses grandes devantures en bois peint. Peu après, Billy relata au shérif son aventure. L’homme de loi, fort impressionné par le jeune âge et le courage du garçon lui proposa de le faire accompagner jusqu’à Sacramento. Billy refusa poliment mais fermement, il n’avait aucune envie d’avoir à partager la récompense de 10.000 dollars. Il demanda seulement au shérif de bien vouloir héberger Ewing pour la nuit, dans une de ses cellules, et de lui indiquer où il pourrait acheter un cheval.

Assuré que son captif était dans l’impossibilité de s’évader, Billy se déshabilla complètement dans la petite chambre confortable du saloon qu’on lui avait louée, et s’endormit d’un profond sommeil sans même avoir le temps de ramener la couverture sur son corps nu. Cette nuit-là, il fit un étrange rêve dans lequel Wesson caressait la queue et les bourses du garçon avec le canon d’un colt. Etrangement, loin d’être terrifié, il était convaincu qu’il s’agissait d’un songe et était très excité que l’homme s’intéressât ainsi à ses parties intimes. Billy se réveilla soudain en éjaculant sur son ventre. Il frissonna et se mit enfin sous l’épaisse couverture.

Le jour suivant, dès l’aube, Billy préparait les chevaux. Le shérif essaya encore de le mettre en garde.

- Tout ça est mauvais pour toi, mon garçon. On dit qu’Ewing a dissimulé un butin de 500.000 dollars dans une planque. Ses complices tenteront tout pour le délivrer avant Sacramento.

- Alors, pourquoi n’ont-ils pas encore agi ? demanda Billy.

- Parce qu’Ewing est sûrement le seul à connaître la cachette, et ses hommes craignent que tu l’abattes. Voilà pourquoi ils se montrent prudents. Ces bandits attendent leur heure… Reste sur tes gardes, Billy !

Le jeune homme et son prisonnier reprirent la piste, le cheval d’Ewing devant celui de Billy. Le lendemain, à la même heure, ils devraient être parvenus à Sacramento. Si tout allait bien. Soudain, trois cavaliers parurent de derrière un piton rocheux et galopèrent au devant d’eux. Ils hurlèrent à Billy de relâcher son captif. Derrière Ewing, Billy ne pouvait être atteint par le feu des trois bandits. « Je vous donne dix secondes pour déguerpir, sinon Ewing n’aura pas besoin de corde, je n’hésiterai pas à l’abattre ! menaça le garçon. » Il commença à compter. Après une brève hésitation, les scélérats piquèrent des deux éperons vers les collines voisines. Billy tremblait de peur, mais se sentait très fier de lui. « Ne triomphe pas trop vite, Billy, lui fit remarquer Ewing. Il n’y a plus de ville sur notre route, et mes gars reviendront. Cette nuit, tu ne pourras pas dormir, tu ne fermeras pas l’œil une seconde. Demain, ta vigilance en aura pris un coup ! »

Quand la nuit vint, Billy enchaîna le bandit à un arbre et se posta à l’écart.

- Même si les gars n’agissent pas cette nuit, demain je serai frais et dispo et toi, tu ne seras qu’une lavette, ricana Ewing.

- Demain, nous arriverons à Sacramento, répliqua Billy.

Une voix s’éleva tout à coup dans les ténèbres nocturnes.

- Wesson, que nous conseilles-tu de faire ? Nous apercevons le môme, il est au bout de nos colts.

- Oui, les gars, répondit Ewing, mais moi aussi je suis au bout du sien. Si vous tirez, même touché, il pressera la détente. Et à cette distance, il ne peut pas me manquer.

Billy ne dit rien. Il ne quittait pas Wesson du regard.

- Tu ne vas pas te laisser emmener à Sacramento, Wesson, ils vont te pendre là-bas ! reprirent les bandits. Et les 500.000 dollars seront perdus pour tout le monde. Si nous ne pouvons rien pour toi, dis-nous au moins où est la planque.

- Impossible, décréta Ewing, le gamin entendrait et irait le répéter aux juges. Vous devez trouver un moyen de me tirer de là sans me faire courir de risque. Compris ?

Un martèlement de sabots indiqua que les cavaliers s’éloignaient. Le prisonnier sembla s’endormir presque aussitôt. Pour Billy, épuisé, la lutte contre le sommeil fut terrible. Au lever du jour, Ewing commença à ironiser.

- Tu ne dois pas avoir les idées bien claires ce matin, kid. Allons, accepte que je m’occupe de ton petit cul, et je te promets que j’ordonnerai à mes hommes de ne pas te faire de mal.

- Tu as raison, répondit Billy, une nuit sans dormir émousse les réflexes. Je vais donc prendre mes précautions.

Billy menotta les deux poignets du bandit. Après un petit déjeuner de café et de bacon froid, le jeune justicier et son captif reprirent alors la route sous un soleil accablant. Ils étaient partis depuis moins d’une heure, lorsque Billy paya chèrement son manque de sommeil. Tranquillisé par les deux poignets menottés du bandit, il ne se rendit pas compte que celui-ci se rapprochait sensiblement de lui, de façon dangereuse. Quand il fut à portée du jeune homme, Ewing lui balança ses deux points dans la mâchoire. Billy tomba de cheval. Le temps de se remettre en selle, il vit le bandit s’éloigner considérablement. Mais, la poursuite ne dura guère longtemps : Billy avait veillé à donner à Ewing le moins rapide des deux chevaux. Il rattrapa le bandit. Celui-ci, rageur, demanda : « Pourquoi ne m’as-tu pas abattu ? Tu n’étais pas sûr de me rejoindre, j’aurais pu t’échapper ! Avoue que tu en pinces pour moi, tu n’oserais pas me tirer dessus. »

Pour toute réponse, Billy ouvrit la menotte du poignet gauche et l’attacha au sien. Il se retrouvait ainsi enchaîné au bandit. Ils reprirent la piste.

Deux heures plus tard, la chaleur devenant insoutenable, Billy décida une pause à l’ombre d’un immense rocher. Il comprit que les chevaux ne tiendraient pas le galop sous ce soleil, qu’ils devraient faire d’autres haltes et qu’ils n’arriveraient pas à Sacramento le jour-même. Ils allaient passer une nouvelle nuit à la belle étoile.

- J’ai pas pissé depuis ce matin, faut que je me soulage, détache-moi, dit Ewing.

- Pas question, Wesson, répartit Billy, je ne prends plus de risque, on va tout faire ensemble.

Tandis que de la main droite il tenait en joue le bandit, il suivit les mouvements de celui-ci avec sa main gauche. Ewing sortit son pénis et libéra un long jet doré, à quelques centimètres seulement de la main de Billy. A peine eut-il finit qu’il prit d’une main ses bourses, grosses comme des figues et couvertes de poils blonds, et les montra à son gardien.

- Vois-tu, dit-il à Billy, ce qu’est un homme ? Toi, tu n’es qu’une gamine, tu n’as certainement pas autant de couilles. Crois-tu avoir vraiment avoir une chance de t’en sortir, contre moi ?

- Si ça ne tient qu’à  cela, répondit Billy sur un ton égal, en appuyant son canon sur l’un des testicules du bandit.

- Eh ! Non, déconne pas ! paniqua Wesson. J’ai une grande gueule, j'ai descendu quelques cons, mais je ne mérite pas ça, quand même !

Billy ria franchement et entreprit d’uriner à son tour. Bien que pour cela ce ne fut pas nécessaire, il sortit par sa braguette ses bourses, aussi lisses que celles de son prisonnier étaient velues. Wesson l’observa en connaisseur et commenta.

- OK, je retire ce que j’ai dit. Tu es bien équipé pour un môme. Mais, je te bats quand même. Est-ce que je peux te toucher pour voir de combien je te dépasse ?

- Si tu veux. Mais ne fais pas le con, rappela Billy en pointant son colt vers la tête de Wesson.

Celui-ci s’approcha un peu plus du jeune homme et prit les deux sexes et les appuya l’un contre l’autre. Il les pressa et les branla jusqu’à ce que les deux membres soient complètement en érection.

- J’ai bien trois ou quatre centimètres d’avance, déclara Wesson, mais je reconnais que ton gland est vraiment gros, reprit-il en le palpant entre le pouce et l’index. Et j’ai quand même des plus grosses couilles.

- Sans doute, mais elles ne seront pas assez lourdes pour m’empêcher de te conduire au shérif de Sacramento, conclut Billy.

Les deux hommes parcoururent encore une dizaine de miles entrecoupés de pauses, et ce fut le crépuscule. Ils s’arrêtèrent près d’un gouffre dans laquelle Billy jeta la clef des menottes sous les yeux effarés de son captif.

- Nous allons pouvoir nous arrêter ici pour dormir. Même si je m’assoupis, il ne te servira plus à rien de m’arracher mon arme pour t’emparer de la clef : nous sommes enchaînés jusqu’à Sacramento, Wesson. Et si tes complices me tuent, tu seras encombré d’un cadavre.

- Bien joué, kid. Mais as-tu songé que c’était la dernière nuit que nous allions passer ensemble ? Et si nous la passions à nous faire plaisir ? Je sais bien que tu n’es pas complètement insensible à ma virilité. Quant à moi, je serai bientôt pendu, c’est peut-être l’une de mes dernières chances de me vider les couilles agréablement.

- Que proposes-tu ? demanda Billy, méfiant.

- Etendons-nous sur nos couvertures. Avec ma main gauche, je te branlerai, pendant qu’avec ta main droite tu me rendras la politesse.

- C’est ça, et pendant ce temps-là, je laisse mon arme et tes gars nous tombent dessus.

- Réfléchis : nous sommes bordés par le gouffre. S’ils viennent, ils ne pourront que passer par en bas en faisant bruisser les buissons. Tu auras tout le temps de te saisir de ton colt. Mais tu crains peut-être de jouir trop bruyamment et de ne pas les entendre ? ajouta Wesson, ironique.

Billy hocha la tête d’un air entendu et ils procédèrent comme le bandit l’avait proposé. C’était si étrange de laisser ce meurtrier, probablement prêt à tout pour recouvrer sa liberté, disposer d’une partie si fragile et si intimes de son anatomie. Billy en était très excité et pétrissait sans ménagement la queue de son prisonnier. Mais, à ce moment-là, comment aurait-on pu déterminer qui était le prisonnier de qui ? Wesson mouillait énormément, son sexe était si dur que les veines saillantes en étaient violacées aux lueurs du feu de camp. Soudain, il s'arrêta de masturber Billy.

- Prends ton flingue, fiston, dit-il à celui-ci.

- Quoi ?

- Prends ton flingue ! Tu n’as pas entendu ? Ils arrivent.

Billy se saisit de son colt et reboutonna maladroitement son jean. Il cherchait à comprendre le piège : si les bandits étaient proches, pourquoi Wesson l’aurait-il prévenu alors que lui-même n’avait rien entendu ? Les deux hommes se dressèrent sur leurs jambes à l’instant même où les trois gaillards surgissaient d’un buisson.

- Trop tard, messieurs, dit Billy en se plaçant derrière Ewing et en pointant son arme sur lui. Vous ne pouvez pas tirer sans risquer de perdre 500.000 dollars.

- Nous avons fait notre deuil du butin, morveux, cria l’un des infâmes. Nous avons décidé d’en finir avec toi, pour nous venger, et qu’importe si nous touchons Ewing !

- N’hésite pas, kid, murmura Wesson entre ses dents, tire ou ils vont nous massacrer. Tire ! Tire !

Des balles sifflèrent aux oreilles de Billy et ricochèrent tout près de lui. Lui-même en tira trois. Et aussitôt, trois silhouettes s’affaissèrent. Il s’approcha de l’un des bandits qui levait encore son arme et lui en tira une quatrième dans la tête. « Bon Dieu ! s’exclama Wesson, je retire tout ce que j’ai dit, tu as bien plus de couilles que moi. Et en plus, tu es un tireur exceptionnel ! Je n’avais jamais vu une telle rapidité et une telle précision à la fois ! »

Billy sourit de fierté mais ressentit aussi une drôle d’impression à l’estomac. C’était la première fois qu’il abattait quelqu’un.

- Pourquoi m’as-tu averti de leur approche ? interrogea Billy.

- Tu vas te foutre de ma gueule, mais je t’aime bien Billy. Et après ce que tu viens de faire, tu me plais encore davantage.

- Foutaises ! cracha Billy.

En s’exclamant ainsi, le garçon fut pris de vertige. Le désert autour de lui ondulait comme un océan. Les émotions de ces derniers jours, la chaleur et les nuits sans sommeil allaient le terrasser. Il s’écroula. Lorsqu’il revint à lui, Billy sentit en une fraction de seconde qu’Ewing appuyait le canon de son colt sur son front. Il ouvrit tout à fait les yeux et dit : « Nous y voilà, Ewing. Je ne sais pas comment tu m’arracheras la main pour te défaire de moi avant de sortir du désert, mais tu vas m’abattre, échapper à ta sentence, et vivre riche jusqu’à la fin de tes jours avec tes 500.000 dollars. J’aurais dû te tuer le premier et me contenter de 5.000 dollars. » Wesson ne dit rien et retourna le colt, tendant la cross au garçon : « A toi de me prouver que je ne me suis pas trompé et que je ne te suis pas indifférent. »

Billy saisit l’arme. Un éclair de compréhension sembla traverser ses yeux. Il rangea le colt dans l’étui de son ceinturon et se jeta dans les bras de Wesson. Ils s’étreignirent l’un l’autre pendant un long moment et s’embrassèrent. Le bandit plongea sa langue vigoureusement entre les dents du garçon et tous deux finirent par s’endormir d’épuisement, enlacés, leurs bouches jointes.

Quand Billy se réveilla, à l’aube, il surprit Wesson en train de le contempler et lui sourit.

- Tu es si beau, Billy, j’ai envie de te baiser. Mais je n’aurais pas profité de ton sommeil pour le faire.

- Tu aurais peut-être dû, répondit Billy en riant.

- Il faut que je t’avoue quelque chose d’abord. Je n’ai pas 500.000 dollars, je ne les ai jamais eu. C’était une légende qui m’arrangeait bien, pour m’assurer de la fidélité de tous les scélérats de la région. Est-ce que ça compte pour toi ?

- Pas du tout, répondit Billy en déposant un baiser fugace sur les lèvres de Wesson. Et puis, nous avons déjà 10.000 dollars d’assurés.

- Comment ça ? s’étonna l’homme.

- Eh bien, il me suffit de te livrer au shérif de Sacramento, d’empocher la récompense, puis de te libérer à la faveur de la nuit. Ce sera chose aisée, le vieux shérif me considère comme un fils, j’ai toute sa confiance. Subtiliser la clef de ta geôle pendant qu’il dormira sera un jeu d’enfant, expliqua le garçon.

- Je ne sais pas, ton plan est risqué, hésita Wesson.

- Mais non ! Si c’était le cas, crois-tu que je te ferais courir le moindre risque ? Pense au nouveau départ que nous pourrons prendre avec tout cet argent ! Nous partirons au Texas où nous achèterons un ranch. Nous pourrons y couler des jours paisibles… mon amour.

Ces deux derniers mots saisirent Wesson aux tripes et finirent de le convaincre : « Bien. Nous suivrons ton plan. »

Ils décidèrent d’aller se baigner dans l’eau fraîche de la rivière en contrebas. Se déshabiller fut un vrai travail de contorsionnistes, et ils durent se résoudre à laisser leurs chemises pendre sur la chaîne des menottes et à se baigner avec. Billy admirait le grand corps musclé de Wesson, la courbe superbe de son torse recouvert de poils blonds presque translucides, son ventre un peu arrondi mais visiblement ferme, ses jambes puissantes. Wesson paraissait subjugué par la finesse des traits de Billy, par ses petits muscles secs et son grain de peau pareil à celui de la plus belle jeune fille qu’il avait connue. Tous deux étaient en érection malgré la froideur de l’eau, se serraient l’un contre l’autre et se repoussaient en riant et en s’éclaboussant. De retour sur la rive, Billy trébucha sur des galets et se retrouva à quatre pattes en s’esclaffant, entraînant Wesson dans sa chute, à cause des menottes, et offrant involontairement ses fesses au ciel. « Bouge pas » dit solennellement celui-ci en attrapant par derrière le paquet du garçon qui ballotait entre ses cuisses. Billy cessa tout mouvement. Il sentit les doigts de son compagnon caresser son petit trou, tourner autour, hésitant.

- On dirait un bouton de rose, déclara Wesson en se penchant difficilement sur le cul de Billy, entravé qu’il était par les menottes.

- Je sais à quoi tu penses, dit le jeune homme en se retournant et en fuyant ainsi les doigts indiscrets. Je ne suis pas prêt pour que tu me prennes, je n’ai jamais fait ça. Moi-même, je ne l’ai jamais fait à une fille. Mais je te promets que lorsque nous serons dans notre ranch, au Texas, je serai tout à toi. Tu pourras me posséder autant que tu le voudras.

- Je comprends et je respecte ta décision. D’autant plus qu’avec ces menottes, je ne vois vraiment pas comment je pourrais me caler derrière toi sans te tordre le bras ! Mais faut vraiment que tu fasses quelque chose pour moi, répondit Wesson en désignant sa longue tige de laquelle ne s’écoulait pas que l’eau de la rivière.

Billy la prit en main, la regardant de près jusqu’à en loucher. Il commença à titiller le méat humide de la pointe de sa langue, avant de gober le gland épais et violet comme une prune. Quand le garçon avala voracement sa queue, tout en agrippant fermement ses testicules, Wesson lâcha un cri de délice. Peu de temps s’écoula avant qu’un flot vif et abondant vienne fouetter le torse et le visage de Billy. Wesson entreprit aussitôt de branler son jeune camarade qui agitait le bassin d’avant en arrière pour augmenter le rythme de la course de la main sur sa queue. Il jouit sur le bras de Wes.

Ils parvinrent à Sacramento en fin de matinée. Après une escale chez le forgeron pour briser les menottes, Billy remit son prisonnier au vieux shérif à qui les mots manquèrent pour féliciter le garçon de son exploit. « Nous le pendrons dès demain matin, » s’exclama le vieil homme. Avant de sortir du bureau du shérif, Billy tourna une dernière fois le regard vers la cellule où était enfermé son amant. A travers les barreaux, Wesson lui sourit doucement. « Une surprise t’attend chez toi, mon garçon, file vite, » dit le shérif en guise d’au revoir. Billy marcha jusqu’à la maison de ses parents d’un pas précipité, il y entra et appela.

- Maman ?

- Elle ne rentrera pas avant ce soir, dit une voix que Billy reconnut immédiatement, depuis la pièce voisine. Nous sommes seuls.

- Sam ! s’écria le garçon en se précipitant dans les bras d’un jeune homme à peine plus âgé que lui. Tu es enfin rentré d’Europe !

- Depuis trois jours. J’étais désespéré quand mon père ma dit que tu étais à Omaha et qu’il ignorait quand tu rentrerais.

- Je sors à l’instant du bureau de ton père justement, et je ramène ça, dit Billy triomphalement en montrant le sac contenant les billets.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Tiens-toi bien : 10.000 dollars !

- Quoi ? Mais comment…

- C’est une longue histoire. Je te raconterai. Tout ce qui compte, c’est qu’avec cet argent toi et moi nous allons pouvoir acheter ce ranch au Texas dont nous rêvions ! Et nous installer ensemble, sans avoir besoin de la bénédiction de nos parents.

- C’est trop beau. Je t’aime, Billy !

- Je t’aime aussi, Sam !

Les deux garçons s’enlacèrent tendrement et s’entraînèrent mutuellement jusqu’au lit de Billy.

Toute la nuit, Wesson attendit son jeune compagnon. Au petit matin, quand on lui passa la corde au cou, il y croyait encore, se disant que d’une façon ou d’une autre Billy allait intervenir à la dernière minute pour le faire délivrer, se frayant un passage dans la foule des badauds à l’aide de son colt. Quand il vit le bourreau abaisser le levier et qu’il sentit la trappe de la potence s’échapper sous ses pieds, il comprit que ce môme de seize ans avait trouvé le moyen parfait pour finir le voyage jusqu’à Sacramento en ne prenant qu'un minimum de risques.

Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 16:47

La dernière heure de classe de l’année scolaire de 4è venait de s’achever. J’attendais Bahia devant la grille du collège pour que nous rentrions ensemble, comme à notre habitude. Damien, avec qui je n’avais jamais échangé que des saluts polis, s’approcha de moi.

– Tu n’es pas pressé de partir ? Le collège te manque déjà ? me demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie.

– J’attends une amie.

– Ta chérie ?

– Non, non, juste une amie, répliquais-je en rougissant jusqu’au bout des cils.

– Tu pars cet été ? me demanda-t-il, peu décidé apparemment à me dire au revoir.

– Non, impossible, mon père... euh... mon père travaille.

– Moi je pars en juillet, mais si tu veux on pourrait se voir en août, ça serait cool.

– Oui, ça serait cool.

– On pourrait aller à la piscine, ça te dit ?

– Ouais, super !

J’étais rouge écarlate : la seule vérité qui était sortie de ma bouche jusqu’à présent, c’était que Bahia n’était pas ma petite amie. Sinon, je passais l’été auprès de mon père dans le service de cancérologie d’un hôpital parisien, je n’avais pas particulièrement envie de voir Damien ou qui que ce soit d’autre pendant ces vacances, et surtout j’étais aussi à l’aise à la piscine qu’un cheval peut l’être sur un scooter.

– Tiens, me dit-il, en me tendant un petit papier sur lequel il avait griffonné son numéro de téléphone.

– Ah, merci. Tu veux le mien ?

– Bah, oui, ce serait pratique.

Je notais d’une main tremblante le numéro à huit chiffres de mes parents. Je ne l’avais encore jamais donné à personne, de crainte que quelqu’un tombât sur ma mère de mauvaise humeur ou sur mon père saoul.

« Tu sais, m’avoua-t-il, depuis le début de l’année, je te trouve l’air sympa, mais je n’ai jamais osé trop te parler : tu n’avais pas l’air d’en avoir envie. »

J’aurais voulu lui répondre quelque chose d’intelligent, mais je ne pouvais rien faire d’autre que le regarder en m’étonnant de ne pas avoir remarqué ses beaux yeux bleu acier plus tôt dans l’année. De surcroît, ses cheveux châtain clair ornaient un visage pas vilain du tout, avec un petit nez de lutin. Mon attention avait tant été retenue par Antoine que j’avais ignoré Damien qui, pourtant, à maintes reprises, avait été classé 2è ou 3è dans une liste élaborée par les filles de notre classe qui déterminaient ainsi quels étaient les garçons les plus mignons. Moi aussi, j’arrivais 2è ou 3è. Mais Damien, lui, c’était en partant du début du classement.

L’opération de mon père avait réussi. On lui avait retiré tout le rein et les glandes surrénales pour limiter le risque des métastases. L’avenir nous apprendrait que c’était en vain. Le mois d’août, cette année-là, était particulièrement chaud et sec, ce qui ne faisait que rendre encore plus écœurante les odeurs d’éther, de désinfectant et de potage qui parfumaient l’hôpital. Quand Damien me téléphona pour me proposer quelques heures de rafraîchissement et de bronzage à la piscine, j’acceptai sans aucune hésitation : un après-midi entier sans voir mon père perfusé, sans parler cancer avec ma mère qui ne se confiait qu’à moi et ne pleurait que devant moi, sans ces odeurs qui, me semblait-il, imprégnaient ma peau, bref, un après-midi de liberté... c’était inespéré !

Je demandai la permission et l’argent nécessaire à ma mère après avoir accepté l’offre de Damien. Elle me les accorda immédiatement, non sans soupirer, les larmes aux yeux : « Tu as de la chance de pouvoir fuir tout ça pendant quelques heures. Moi, il n’y a que lorsque je serai trois mètres sous terre que je pourrai me détendre enfin. Papa comprendra que tu ne viennes pas le voir, tu sais. » Son stratagème était près de fonctionner, j’allais lui dire que je n’irais pas à la piscine, que je resterais avec elle, lorsqu’un regain d’égoïsme vainquit mon sentiment de culpabilité : « – Tu pourrais aussi me donner des sous pour que je m’achète un pain au chocolat après la piscine, s’il te plaît ? – Au moins, tout ça ne te coupe pas l’appétit à toi, tant mieux ! »

Sur le chemin, j’appréhendais un peu : non seulement je nageais comme une pierre, mais en plus j’étais convaincu d’être moche et en position d’infériorité sans mes vêtements pour m’y cacher. L’odeur de chlore finit de me rappeler combien je n’aimais pas la piscine et me donna l’impression désagréable que je ne pouvais décidément plus fuir les odeurs entêtantes.

Damien m’attendait comme convenu devant l’entrée. Je fus stupéfait de le trouver incroyablement beau : le mois de juillet avait halé sa peau et éclairci ses cheveux qui étaient maintenant d’un blond doré. Son regard me parut pénétrant, son sourire éblouissant.

– Je suis content de te revoir, me dit-il en me serrant la main.

– Moi aussi, répondis-je laconiquement.

En sortant des vestiaires, je fus époustouflé par son corps dont je détournai rapidement les yeux, me sentant gêné et troublé. Pendant les quelques secondes où je l’avais regardé de la tête au pied, j’avais découvert un garçon musclé, pas sec contrairement à moi, mais charpenté à la façon d’un jeune rugbyman. De tout l’après-midi, je n’osai plus le regarder autrement que dans les yeux, hormis lorsqu’il me tournait le dos : là, je me régalais en admirant  ses épaules et son dos larges, ses fesses bien rondes et ses cuisses sportives recouvertes de poils clairs.

Il me mit très vite à l’aise, ne se moquant pas de ma brasse maladroite, mais m’apprenant à mieux nager. Nous chahutions dans l’eau comme des enfants, nous faisant couler mutuellement, nous éclaboussant, couvrant de nos rires l’écho des cris enjoués des groupes d’adolescents. Allongés sur nos serviettes, à l’extérieur, sur la pelouse, nous discutâmes de tout et de rien. Moi qui n’étais pas d’un naturel bavard, je me surprenais à amuser et à intéresser Damien. Nous parlions comme si nous nous étions toujours fréquentés, nous semblions les meilleurs amis du monde.

Il me dit soudain : « Les filles étaient connes de te mettre dans la fin du classement. T’as de beaux yeux et je vois que t’es bien foutu. Pas très très musclé, mais bien foutu. » Le sang me monta à la tête. Je me sentais touché car personne ne m’avait jamais dit que je n’étais pas laid, mais je demeurai en partie dubitatif : ne se moquait-il pas de moi ?

« Rougis pas ! s’exclama-t-il. T’as pas à être gêné, je suis pas pédé, hein ! » Tant mieux, parce que je ne l’étais pas non plus, pensais-je en toute honnêteté.

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Nos estomacs nous signalèrent l’heure du goûter, nous passâmes sous la douche avant d’aller nous rhabiller. Il s’agissait de douches collectives et non de cabines. Pas question, donc, de se mettre nu pour se laver réellement. Damien, à côté de moi, faisait face au mur et gardait la tête baissée, se laissant fouetter la nuque par le puissant jet d’eau chaude. J’en profitai pour le regarder à son insu et eus ainsi le loisir de contempler la bosse impressionnante de son slip de bain bleu qui, trempé, cachait peu ses parties les plus intimes. J’étais fasciné par cette protubérance virile et n’arrivait pas à déterminer quelle en était la cause. Un sexe très gros ou très long ? En semi-érection ? Des testicules volumineux ? Tout ça à la fois ? Je quittai les douches avec précipitation, allant cacher mon excitation dans mon vestiaire.

J’eus beaucoup de mal à me rhabiller, mon slip et mon jean trop serrés ne contenant qu’avec peine mon émoi dont je ne pouvais plus me défaire. Même Antoine ne m’avait jamais mis dans un tel état. J’allais devoir m’y habituer, car désormais, chaque fois que je verrais Damien ou que je penserais simplement à lui, je serais excité au point de demeurer en érection durant des heures.

A la sortie de la piscine, je lui proposai d’aller acheter des viennoiseries à la boulangerie la plus proche. « Traître ! m’asséna-t-il. Tu veux faire marcher la concurrence ? T’as oublié que mon père est boulanger ? Viens chez moi, on mangera tout ce qu’on voudra, et ça ne te coûtera pas un sou... » Un quart d’heure plus tard, il me présenta donc à son père, un homme costaud au visage rougi par le fournil, et à sa mère, bourgeoise charmante qui tenait la boutique avec raffinement.

Tandis que nous nous empiffrions de délicieux pains au chocolat, de croissants et de briochettes, Damien me demanda :

– On pourra se revoir pendant ces vacances ?

– Bien sûr, pas de problème, je n’ai rien à faire ! mentis-je avec sincérité, oubliant pendant quelques instants ma mère et la maladie de mon père.

     Alors, je vais te proposer quelque chose de génial...

 

Ce texte est © Jay. Toute reproduction interdite sans l’autorisation explicite de son auteur.

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